Historiquement, les femmes ont longtemps vu leur droit à l’écriture nié. En France, ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que la question de l’instruction des femmes est posée. Les premiers programmes d’instruction sont nettement genrés et l’écriture n’en fait pas systématiquement partie. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’instruction soit plus égalitaire. Aujourd’hui, si l’analphabétisme a fortement diminué, il existe encore de fortes inégalités entre l’instruction des hommes et des femmes dans de nombreux pays du monde.

Dans une société gérée par les hommes où la parole féminine a longtemps été réduite au monde domestique, l’écriture apparait comme un moyen de transgression et un vecteur d’émancipation. Le langage n’est pas neutre, il permet une affirmation de soi. L’écriture est ainsi un des éléments importants dans la lutte pour les droits des femmes. L’usage de l’écrit dans l’art par les femmes artistes n’est, de ce fait, pas anodin et reflète nombres de questionnements et de combats qui vont bien au-delà du féminisme.

L’exposition se déclinera en deux parties :
- Une partie plus historique, dans le musée, proposera un questionnement sur la place de la femme par rapport à l’histoire de l’Ecriture. Les œuvres présentées feront ainsi écho aux collections permanentes et aux sujets abordés par le musée (la naissance des écritures, le développement des alphabets, l’histoire du livre, le rapport de l’Homme à l’écriture…).