Situation d'évaluation : évaluer une production graphique en histoire

En histoire, le recours aux productions graphiques est très répandu. Il permet de construire la pensée, le savoir. Il constitue également un outil de choix dans le travail de mémorisation et l’accompagnement de l’élève vers un travail personnel efficace. L'objet de cet article est de réfléchir dans un premier temps aux critères d'évaluation d'une production graphique schématique (parfois appelée "carte mentale") afin d'accompagner les élèves dans leur réalisation. Dans un second temps il s'agit de réfléchir aux critères d'évaluation de ces productions à l'aide d'une échelle descriptive.


    Le travail entamé au cycle 3 est approfondi au cycle 4 : ce sont des situations historiques plus complexes qui vont faire l’objet de productions graphiques réalisées progressivement en autonomie par l’élève. Elles visent à rendre compte de la compréhension d’un phénomène historique par l’élève. En fin de cycle 4, le développement de cette compétence se situe dans la double perspective de l’épreuve écrite du DNB et de la poursuite d’études au lycée avec la nouvelle épreuve de transformation d’un texte en production graphique.

Des critères de réussite

 

La définition de critères permet de construire une progression des apprentissages pour l'élève. On peut travailler indifféremment chacun de ces trois critères, mais il convient de se centrer dans un premier temps sur un seul d'entre eux par séquence. Par exemple on peut se centrer dans une première séquence sur la production du schéma, avant d'aborder les repères et notions clés ensuite et enfin la mémorisation dans une dernière séquence, où les cartes mentales seront fournies et la transformation en texte ou discours sera travaillée.

Une méthode ou un tableau abondés progressivement permettront à l'élève de décomposer chacune des tâches associée à cette production graphique pour arriver à la réalisation complète en fin d'année. Ceci peut être fait à chacune des trois séquences. Il convient de bien identifier cela dans le cahier de l'élève, pour l'accompagner dans son apprentissage et cela peut être utile de le transmettre dans le cadre du dispositif "devoirs faits".

Les étayages constituent des exemples qui permettent d'introduire une différenciation tout en maintenant une tâche commune à tous les élèves. Ces étayages peuvent être pré-définis ou donnés à la demande aux différents élèves.

 

 

 

 

Principaux éléments attendus

    • Exemples d'étayages

    Se situer et situer dans le temps et dans l’espace

    Réinvestir des connaissances

    Les principaux événements et dates attendus sont correctement replacés dans la carte mentale.

     

    Les principales notions sont clairement identifiées.

    Des exemples sont mobilisés.

    Une liste est fournie et l'élève doit opérer une sélection dans cette liste.

    Les notions sont fournies et l'élève doit retrouver les exemples.

    Raisonner, imaginer, élaborer, produire

    Le thème principal est au centre de la carte mentale. Chaque branche correspond à un sous-thème précis.

     

    La carte est claire et lisible : l’utilisation de la couleur, des tailles d’écritures différentes permet de faire ressortir l’essentiel.

     

    L'élève a effectué un travail d'illustration par l'association d'images, de symboles ou de dessins.

     

    Les idées associées au thème principal sont pertinentes, organisées et hiérarchisées. Elles sont illustrées par des exemples précis.

     

    Les liens entre les idées sont logiques et apparaissent par des liens sémantiques sur les branches (verbes ou expression comme « provoque », « entraîne », « par exemple »…).

    Exemples de cartes mentales réussies ou de contre-exemples et l'élève doit compléter la carte mentale

     

     

    Les thèmes et les sous-thèmes sont identifiés préalablement.

    Quelques liens logiques sont placés pour exemple.

    Organiser son travail personnel


     

     

     

     

    L’élève parvient à mémoriser des connaissances en élaborant un outil qui lui donne une vision globale du sujet.

     

    L'élève est capable de restituer ce schéma sous une autre forme (texte, discours, tableau...)

     

     

    Donner un modèle de carte mentale en début d’année pour montrer l’intérêt de ces outils de révision et de mémorisation et expliquer leur sens.

     

    Faire reformuler une partie de la carte mentale à l'oral ou à l'écrit.

     

    Montrer que la carte mentale permet d’élaborer le plan d’un développement construit en fournissant les grandes lignes du plan.

     

    Evaluer une production graphique schématique

     

    L'échelle descriptive suivante reprend les critères suivants et distingue celui du niveau de réalisation par l'élève. Il permet un positionnement sur les différents critères comme aide à la progression de l'élève dans chacun des critères et indicateur pour une évaluation du travail. Pour plus de précisions vous pouvez consulter l'article sur les échelles descriptives en histoire-géographie.

    Eléments de réussite

    Niveau 1 « maîtrise insuffisante »

    Niveau 2 « Maîtrise fragile »

    Niveau 3 « Maîtrise satisfaisante »

    Niveau 4 « Très bonne maîtrise »

    La carte mentale est organisée, hiérarchisée

     

    Il n’y pas de thème central, ni de sous-thèmes Les informations prélevées sont éparses.

     

    Aucun lien logique n’apparaît.

    Thème et sous-thèmes sont identifiables .

    Les informations prélevées ne sont pas organisés logiquement ou pas assez synthétiques.

    Quelques efforts pour faire apparaître des liens logiques.

    Thème et sous-thèmes sont identifiables. Les informations prélevées sont synthétiques et organisées logiquement.

    Des liens logiques pertinents apparaissent sur les branches.

    Le thème est problématisé et les sous-thèmes sont rapidement identifiés.

    Les notions prélevées sont hiérarchisées par la taille, le choix des couleurs.

    Les liens logiques sont explicites et facilitent la reformulation de la carte

    Le thème est traité à l’aide de connaissances précises

    Il n’y a pas de mots-clés, d’acteurs, de dates, de notions....

    Il y a quelques connaissances mais cela reste incomplet.

    La carte mentale indique des notions, des acteurs, des dates sans oubli majeur.

    Les notions, les acteurs, les dates sont prélevées sans oubli et définis selon les cas.

    La carte mentale est soignée, elle fait appel à la créativité de l’élève

    Aucun soin n’est apporté à la carte mentale ni à l’écriture.

    Le travail est soigné mais l’objet ne fait pas sens visuellement.

    Le travail est soigné. Il fait sens visuellement et comprend quelques illustrations.

    Il y a de nombreuses illustrations. Le choix des stylos, des couleurs, de la taille... offrent un objet esthétiquement beau.

    Mémorisation par l’élève

    L’élève n’est pas capable de restituer un discours ou un texte à partir de la carte mentale

    La mémorisation est superficielle et se manifeste par de nombreux oublis ou des problèmes d’organisation.

    La mémorisation est réelle. L’élève parvient à réaliser un développement construit ou un discours cohérent à partir de sa carte mentale.

    L’élève parvient à transposer ce travail sur un autre thème ou expliciter sa démarche d’apprentissage et de restitution.

    Situation 1 : « Réaliser une carte mentale pour présenter une situation historique, celle de la France défaite et occupée (1940-1945) »

    Cette situation s’inscrit dans le thème 1 du programme de Géographie de 3ème : « L’Europe : un théâtre majeur des guerres mondiales », partie 4 : « La France défaite et occupée. Régime de Vichy, collaboration, Résistance ».  La fiche d’accompagnement précise que « ce thème permet de travailler différentes compétences, notamment : « pratiquer différents langages » ».

        Ce travail se situe en fin de séquence. Après avoir réfléchi sur des études (les discours suite à la défaite, le mouvement Libération-Sud pour la Résistance…), les élèves doivent construire des connaissances plus générales sur la France dans la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, ils utilisent la partie « leçon » de leur manuel, afin de construire une carte mentale. Elle a pour objectifs de collecter, synthétiser, organiser et faire mémoriser des connaissances.

     

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    Analyse au regard des critères de réussite pour un positionnement au niveau 3

     

    Le thème principal et les sous-thèmes sont bien identifiables.

     

    Les informations prélevées sont synthétiques et hiérarchisées. La majorité des idées attendues sont présentes, certaines sont précisées.

     

    L’élève a la volonté d’illustrer certaines idées même si certaines représentations sont maladroites.

     

    Le choix des couleurs, de hiérarchiser certaines mots-clés indique la volonté par l’élève de soigner le travail.

     

    Si les liens sémantiques n'apparaissent pas clairement sur les branches, le niveau global de maîtrise reste satisfaisant.

    Situation 2 : " Réaliser une carte mentale pour caractériser le régime nazi dans les années 1930 "

     

        Cette situation s’inscrit dans le thème 1 du programme d’Histoire de 3ème : « L’Europe : un théâtre majeur des guerres mondiales », partie 2 : « Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. ».

    L’évaluation à visée formative a lieu en cours de séquence à la fin de la séance sur le régime nazi avant de commencer la séance sur la France face aux périls des années 1930. L’objectif est de mesurer la compréhension du sujet et surtout de permettre aux élèves de mémoriser et d’organiser aisément les notions essentielles du chapitre. A l’issue de la séance, lors de laquelle ont été abordées de manière détaillée les caractéristiques du nazisme, les élèves ont à réaliser une carte mentale en s’appuyant sur la leçon.

    La construction d’un raisonnement historique par l’élève peut aboutir à la réalisation d’une production graphique comme une carte mentale pour organiser les idées et concepts.


    L’élève pour se repérer dans le temps doit être capable de mettre en relation des faits d’une époque ou d’une période donnée.

     

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    Analyse au regard des critères de réussite pour un positionnement au niveau 3

     

    La carte mentale est lisible avec des notions principales mises en avant par des couleurs différentes.

     

    La majorité des idées attendues sont présentes. Elles sont pertinentes, organisées et hiérarchisées. La majorité des liens logiques sont présents.

     

    Des exemples précis (événements datés) illustrent chaque idée.

     

    Si les illustrations n’ont pas été utilisées et la carte gagnerait à être plus aérée, le niveau de maîtrise reste satisfaisant.