Semaine des Langues 2024
Pour la troisième année consécutive, les élèves du lycée Pierre Paul Riquet de Saint-Orens de Gameville ont pu participer à des tables rondes et à des cycles de conférences en lien avec la lutte contre les discriminations.
Le cycle de 3 ans axé sur la lutte pour l’égalité femme-homme, s'est achevé en mars 2024. Dès la rentrée 2025, les élèves occitanistes proposeront d'aborder le sujet de la glottophobie.
Pour les élèves de première et de terminale occitanistes du lycée Pierre Paul Riquet de Saint-Orens de Gameville, la semaine des langues a été l’occasion de clore un projet au long cours qui commence dès le début de l'année scolaire. En effet, depuis le mois de septembre, Monsieur Frare (professeur d'occitan, à l'initiative du projet) et Madame Bousquet (Professeure documentaliste) ont combiné leurs efforts pour amener les élèves de première à élaborer des affiches en occitan afin de lutter contre les discriminations en général, dans le cadre du projet "Mon affiche contre la haine" initiée par les enseignants.
Les valeurs humanistes et universelles que prône la culture occitane dans l'histoire, Mesura, Paratge et Convivéncia (pondération, tolérance et art de vivre ensemble), sont abordées en classe d'occitan dès la classe de seconde et sont "un point de départ pour promouvoir ensuite l'acceptation de l’autre tel qu’il est, quel que soit sa croyance, son alimentation, sa religion, son apparence physique, son genre…"
La professeure documentaliste a, quant à elle, travaillé avec les élèves sur la remise en question de l’information et de ses sources dans le cadre de l'EMI. Les élèves ont ensuite appris à lire et comprendre une affiche, comment elle est construite pour interpeller. Cette déconstruction a permis ensuite d'utiliser les stratégies observées pour produire des affiches efficaces.
En parallèle, les enjeux de l’intelligence artificielle, ses bénéfices et ses dangers ont été abordés afin d’accompagner les élèves dans leurs apprentissages de l’utilisation de ces outils, dans un objectif pédagogique et constructif. Pour les enseignants, "cet accompagnement est l’illustration de la nécessité d’une adaptation des enseignements aux outils auxquels les élèves ont accès".
"Les élèves se sont d’abord concentrés sur les idées et les valeurs qu’ils souhaitaient transmettre et véhiculer, à partir des 25 critères de discriminations vus en classe. Ils ont ensuite dû faire un travail sur les expressions populaires occitanes (qu'ils ont commencé à manipuler et apprendre dès la seconde) : en plus d'être idiomatiques, elles devaient être assez transparentes pour être accessibles à un public francophone non initié. Cette nécessité d’inter-compréhension a demandé des élèves qu'ils adaptent leur expression aux idées qu’ils avaient en tête, tout en pensant au public visé.C'était un excellent exercice pour développer la compétence de médiation."
Une fois les slogans trouvés, les élèves sont passés à une utilisation de l’intelligence artificielle générative pour produire des images d’illustration.
"Il a de nouveau fallu s’adapter : il a fallu passer de ce qu’ils avaient en tête à un énoncé qui pouvait être donné à l’intelligence artificielle, et travailler à partir du résultat obtenu… qui était parfois très différent de ce qu’ils avaient pu imaginer ! Ce travail sur les "prompts", encadré, a permis d'amener les élèves à prendre du recul par rapport à l'outil d'IA générative et à en appréhender les possibilités comme les limites".
Les affiches ont été présentées lors d'une table ronde organisée au lycée par les terminales sur la thématique "Egalité Femme-Homme : des valeurs occitanes", en présence de la présidente du CREPS de Toulouse, Sandra Forgues, et de deux conseillers régionaux délégués à l'égalité Femme-Homme et membre de l'Office Public de la Langue Occitane, Nadia Bakiri et Guillaume De Almeida, délégué à la jeunesse.
