C’est un vers orphelin de Luis de Góngora y Argote l’Andalou qui m’a éperonnée :
Arde le fleuve, arde la mer, fume le monde.
Et son verbe espagnol méconnu des dictionnaires.
Du latin ardere : brûler, briller.
Quel plus bel emblème que cet embrasement de l’âme, ce feu sacré de la langue pour célébrer la vitalité du poème ?
Je ne parle pas de la amme des pyromanes fous qui incendient l’azur, les arbres et le mistral.
Je parle de ce brasier de sens et de sons qui enfièvrent longtemps, longtemps, longtemps, après que les poètes ont disparu :
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée. C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.