Histoire du cinéma

Image de La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, 1895 par les frères Lumière
(Il est considéré comme le premier film à être projeté sur grand écran devant un public dans l'histoire du cinéma)

L'invention du cinématographe

Le mot «  cinématographe » se décompose en deux parties : kinéma qui signifie mouvement en grec et graphein qui veut dire écrire.

L'invention du cinéma est le fruit de nombreuses recherches, découvertes et inventions qui ont jalonné l'histoire. Les frères Lumière, pour leur part, en furent les pionniers sous la forme qu'il revêt de nos jours.

Durant l'Antiquité, le principe de la « caméra obscura », chambre noire permettant la projection d'une image sur une surface plane, fut décrit par Aristote.

Dès le XVIème siècle, on avait observé le phénomène de la persistance rétinienne : capacité de l'oeil à conserver une image un certain laps de temps et donc à superposer les images successivement formées sur la rétine, donnant ainsi la perception ou l'illusion du mouvement. On avait également à cette époque inventé la lanterne magique, ancêtre du projecteur qui sera bien amélioré au XVIIIème siècle.

Au XVIIIème siècle, l'engouement pour les jouets optiques voit l'émergence de divers systèmes pour animer des images : thaumatrope, zootrope, phénakitiscope, praxinoscope...

Jules Marey en 1882 invente le « fusil photographique » qui permet de photo-graphier un mouvement de 12 poses successives.

Une première caméra enregistrant des films est mise au point par Louis Aimé Augustin Leprince en 1888 mais celui-ci décèdera mystérieusement avant d'avoir pu diffuser ses travaux.

En 1889, Georges Eastman invente la pellicule sensible.

En 1892, Le théâtre optique d'Emile Reynaud permet, grâce à deux lanternes magiques, de projeter en public de petites animations appelées « Pantomimes lumineuses ».

Suite à une rencontre avec Emile Reynaud, Thomas Edison invente le Kinétoscope : coffre en bois dans lequel on pouvait visionner un court film en boucle, invention pour laquelle il mettra au point avec Eastman la pellicule 35mm, utilisée depuis plus d'un siècle comme support des courts et longs métrages. Cette nouveauté aura moins de succès que les films Lumière en raison de son caractère trop intimiste, les gens préférant le spectacle sur grand écran.

Auguste et Louis Lumière, quant à eux, étaient avant tout industriels, ingénieurs et inventeurs de talent. Ils ont contribué entre autre à l'invention du premier procédé couleur en photographie et à la mise au point du cinématographe ( à la fois caméra de prise de vues et projecteur). Leurs travaux ont connu le succès dès la première projection publique au Grand Café à Paris le 28 décembre 1895. Ce jour là, parmi les spectateurs, on aurait pu rencontrer, faisant partie des 33 invités, Georges Méliès, alors directeur de théâtre, qui comprit vite la révolution que ce procédé apporterait au monde du spectacle. Il deviendra le « père » des trucages au cinéma.

La caméra des frères Lumière enregistrait ou projetait les images au rythme de la chanson «  Sambre et Meuse » ( marche militaire des armées révolutionnaires de 1792) que fredonnaient les opérateurs en tournant leur manivelle.

Dès lors, les frères Lumière envoient aux quatre coins du monde des opérateurs chargés de présenter et diffuser cette nouveauté. Ils en profiteront pour ramener de leurs périples divers tournages à caractère documentaire.

Georges Méliès, figure étonnante du cinéma naissant, est l'inventeur de très nombreux trucages comme la surimpression ou le fondu-enchaîné. Il tourne son premier film en 1896 et réalisera pas moins de 500 films en 17 ans de carrière. Il est aussi à l'origine des actualités reconstituées, des films publicitaires, des fééries et de la science fiction. Avec « Le voyage dans la Lune », il obtiendra une renommée internationale.

En France, le cinéma est un succès. En Europe, il se répand très vite aussi. On cherche déjà à colorier les films image par image, au pinceau puis au pochoir. Les courts métrages de Segundo de Chomon en sont un bel exemple. Les films sont encore muets, ils sont fréquemment accompagnés par une improvisation au piano.

En France, ce sont les débuts des réalisateurs Abel Gance, Germaine Dulac, Marcel l'Herbier, Louis Feuillade et des acteurs Harry Baur, Sarah Bernhartd et Max Linder qui inspirera Charlie Chaplin.

En Allemagne, Fritz Lang et Enrst Lubitsch commencent leurs carrières. Un peu plus tard, Murnau tournera « Nosfératu le vampire », film magistral de l'expressionnisme allemand.

Progressivement, les codes du langage cinématographiques vont être inventés : le panoramique et le travelling en 1896 par Eugène Promio, en 1910, Ferdinand Zecca utilise le premier flash-back, David Griffith réalisateur américain invente pour le film « Naissance d'une nation » les éléments les plus importants du langage cinématographique : découpage, montage, plans variés, montage en parallèle...

Dans les années 1910, on voit apparaître les burlesques américains avec les équipes de Mack Sennet. Ce sera la première apparition de Charlie Chaplin ( 1913).

Le premier long métrage documentaire «  Nanouk, l'esquimau » de Robert Flaherty sera présenté au public en 1922.
 

En Russie, Sergueï Eisenstein tourne «  Le cuirassé Potemkine ».

1927, le cinéma devient parlant avec «  Le chanteur de jazz ». Le son d'un disque est alors synchronisé sur les images d'un film. Cela bouleversera le travail des acteurs et mettra fin à de nombreuses carrières. C'est cette étape du cinéma que relate la comédie musicale «  Singing in the rain ».

1932, c'est l'invention du technicolor. Au début, on enregistre avec une caméra mais trois pellicules, une par couleur primaire.

En 1936, la cinémathèque française est créée.

En 1937, les studios Cinecitta ouvrent leurs portes en Italie.

1939 voit l'inauguration du premier festival de Cannes présidé par Louis Lumière.