Regards sur le matrimoine du Musée Ingres Bourdelle

Où sont les femmes au musée ? Artistes ou modèles, les femmes sont partout en représentation, mais longtemps peu mises en valeur comme artistes par les musées dans leurs collections.

C’est le sujet que les premières avec spécialité Histoire des Arts et Arts Plastiques du Lycée Jules Michelet de Montauban ont abordé en puisant la matière de leur étude dans les collections du musée.

Le matrimoine artistique est constitué de la mémoire des créatrices du passé et de la transmission de leurs œuvres. C’est une valorisation de l’héritage des femmes en la matière. La production réalisée par les lycéens, pose des regards à la fois sur des œuvres et des artistes en remontant avec une toile de Louis Lamothe (1822-1869), élève d’Ingres, jusqu’au mythe fondateur grec de Diboutadé, qui inventa le dessin en traçant les contours de l’ombre portée de son amant sur un rocher. La « femme sculpteur au repos » de Bourdelle révèle à la fois l’apprentie, la maîtresse, le modèle, la muse que Cléopâtre Sévastos fut pour l’artiste.

Et les femmes artistes ? Tour à tour, le regard des lycéens enjambe presque deux siècles de création, de Joséphine Calamatta (1817-1893), élève d’Ingres » avec sa "Sainte Cécile" au collectif anonyme des Guérillas Girls, groupe fondé en 1985 à l’artiste marocaine, Lalle Essaydi qui ont détourné chacune à leur façon, la Grande Odalisque du maître montalbanais.

La voie est désormais ouverte pour une nouvelle approche pédagogique des collections du musée. Ce projet est également le fruit de la rencontre, in-situ, entre des œuvres, des artistes et des élèves. Les lycéens sont devenus « passeurs de culture » en concevant une médiation, à la fois sensible et forte, dans le cadre du dispositif "la classe, l’œuvre" pour la Nuit Européenne des Musées 2024.