Ce travail prend place dans le cadre d'un EPI portant sur le complotisme, en articulation avec les professeur documentaliste et de français. Il répond à une nécessité d'éduquer les élèves dans le cadre de l'EMI face à la recrudescence de fausses informations massivement disponibles via les réseaux sociaux. Il s'agit de faire acquérir le vocabulaire lié à cette thématique dans un premier temps, puis de repérer les processus de désinformation à partir d'une étude de cas. Cette activité se poursuit avec l'intervention d'un journaliste de la réserve citoyenne et une production. Il est prposé par Julien Thomas, professeur au collège Maurice Bécanne à Toulouse.
Niveau
L'EPI a été réalisée avec les élèves de trois classes de quatrième, il est également abordable en classe de troisième.
La démarche transposable en EMC Première
Thèmes du programme
EMI « Une connaissance critique de l’environnement informationnel et documentaire du XXIème siècle. ».
Thème particulièrement lié au programme de français : subjectivité, l'implicite, l'explicite, procédés rhétoriques...
EMC : Le rôle de l’opinion dans le débat démocratique.
Histoire : Les illuminatis peuvent éventuellement être abordés dans le thème "L’Europe des Lumières :circulation des idées,despotisme éclairé et contestation de l’absolutisme."
Objectifs notionnels / capacités - compétences:
Maitriser les notions relatives à la théorie du compot, aux fausses informations, aux lanceurs d'alerte...
Comprendre le rôle des journalistes et le fonctionnement des médias.
Compétence EMI : Exploiter l’information de manière raisonnée
Pratiquer différents langages en histoire et en géographie / Réaliser une production audio-visuelle, un diaporama et s'approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte.
Coopérer et mutualiser : Organiser son travail dans le cadre d’un groupe pour élaborer une tâche commune et/ou une production collective et mettre à la disposition des autres ses compétences et ses connaissances.
S’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger.
Documents / outils mobilisés et activités des élèves : (les horaires indiqués sont indicatifs)
1. Introduction (1h)
Vidéo d’introduction qui permet de se questionner sur l'opportunité du projet.
2. Vocabulaire indispensable (1h)
Des binômes regardent des vidéos ou des articles différents, relèvent les définitions et les mots-clés en citant leurs sources: Complot, Théorie du complot, complotisme, conspiration, conspirationnisme...
Supports de travail (non exhaustif)
3. Les vrais complots existent (1h)
Étude d'un vrai complot révélé par Snowden à l'aide d'un questionnaire.
Supports :
4. Les procédés rhétoriques manipulatoires (1h) Français
Savoir repérer des procédés rhétoriques et argumentatifs destinés à nous manipuler.
5. Les procédés audiovisuels manipulatoires (1h) - Histoire-géographie
Savoir repérer des procédés rhétoriques et argumentatifs destinés à nous manipuler - travail autour de l'image et de la vidéo.
6. Médias traditionnels et participatifs : quelle valeur pour l'information? (1h)
Séquences sur les médias avec cours général.
7. Intervention du journaliste Kevin Figuier de la réserve citoyenne avec prise de note et questionnement des élèves (1h)
8. Comment détecter un théorie du complot? (1h)
séance et exercices .
Support vidéo créé par des élèves de seconde du lycée de Bondy sur le complot des chats : https://www.youtube.com/watch?v=Il91bxLH1V0
9. Production en autonomie (1h)
Constitution des groupes et début de réflexion sur une production collective.
10. Oraux de présentation (2h)
Évaluation :
Tout au long du projet, travaux relevés et implication valorisée.
Le choix de production est laissé libre aux groupes d'élève dont l'objectif doit être la mise en œuvre des compétences et connaissances accumulés cette année. Dans les faits, une moitié des élèves ont choisi de réaliser une vidéo parodique.
Notation principale : oral de présentation de la production durant toute une journée (3x2h par classe). Compte tenu de l'impossibilité matérielle et horaire de former les élèves au montage vidéo, audio ou à la publication sur internet, la production n'est pas directement évaluée mais seulement l'oral présentant la démarche, en lien avec l'épreuve orale du DNB.
Exemple d'une production réalisée par un groupe d'élèves (Nadhif B et Nathan R. de 4°3):
Bilan
Points positifs :
- Niveau très élevé de productions avec grande implication des élèves : créativité, humour, intégration efficace des procédés manipulatoires et plus généralement, utilisation efficace des savoirs et compétences abordés tout au long de l'année.
- Intervention du journaliste Kevin Figuier qui montre aux élèves qu'il y a des hommes derrière les informations.
- Qualité d'une majorité des présentations qui préparent bien les élèves aux différents oraux du niveau troisième.
Points négatifs :
- Charge horaire importante (une quinzaine d'heure par classe + nombreuses "consultations" au CDI).
- Nécessité d'un travail théorique assez long avant de lancer les élèves sur la production.
- veiller à la mise à disposition de ressources pour tous les élèves en dehors des heures de classe.
Points de progression :
- Concentrer si possible sur un seul trimestre pour garder les élèves mobilisés.
- Renforcer si possible les interventions extérieures : professionnels de l'information, community manager, lanceurs d'alertes...
- Élargir aux fake news, vérités alternatives etc... "Face aux dangers de l'information" plutôt que "face au complotisme" ?
A lire - à écouter en complément :
Sciences humaines numéro 287 - Décembre 2016 - Dossier la manipulation
Articles "Aiguiser le sens critique" p.39 - "Comment les images fabriquent l'opinion" p.40 - "La logique des complotistes" p.44
France culture - Rue des école du 08/10/2017 - Les théories du complot ébranlent-elles l'école ?
