L'histoire des arts à l'oral du DNB

L’arrêté du 27 novembre dernier a modifié celui du 31 décembre 2015 « relatif aux modalités

d’attribution du diplôme national du brevet » sur plusieurs points, notamment l’alinéa de son

article 7 portant sur la définition d’une épreuve orale, dorénavant ainsi rédigé :

« - une épreuve orale qui porte sur l'enseignement d'histoire des arts ou l'un des projets menés

par le candidat dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires du cycle 4, du

parcours Avenir, du parcours citoyen, du parcours éducatif de santé ou du parcours

d'éducation artistique et culturelle. »

 

Quelques principes :

 

1. l’arrêté stipule une épreuve portant sur l’enseignement de l’histoire des arts ou un projet

mené dans le cadre d’un ÉPI ou d’un parcours ; or, en cohérence avec les articles L121-6

et L312-6 du Code de l’éducation, le programme du cycle 4 affirme que l’HdA « contribue

au parcours d’éducation artistique et culturelle des élèves et concourt aux objectifs de

formation fixés par le référentiel de ce parcours » et constate que « les Enseignements

Pratiques Interdisciplinaires offrent un cadre particulièrement propice au travail collectif

autour d’objets communs en lien avec les thématiques d’histoire des arts ». Les candidats

et les équipes ont donc un choix large de modalités de présence ou de réintroduction

de l’histoire des arts dans l’épreuve mais toujours en cohérence avec des objectifs

généraux de formation qui sont ceux du socle et du PÉAC ;

 

2. on constate que l’arrêté dissocie « l’enseignement de l’histoire des arts » comme objet de

l’épreuve de la notion de « projet » ; reste que, dans l’état actuel des textes, la seule forme

admise pour l’épreuve reste la « soutenance d’un projet », le but de cette soutenance

étant d’évaluer chez le candidat « sa capacité à exposer la démarche qui a été la sienne,

[ainsi que] les compétences et connaissances qu'il a acquises » : dans le cas de l’histoire

des arts, les compétences et connaissances sont définies par le volet 3 du

programme du cycle 4 – objectifs généraux, compétences travaillées et attendus de fin de

cycle ;

 

3. dans la constitution des jurys et les habitudes de travail interdisciplinaire, les équipes

peuvent s’appuyer sur de bonnes pratiques développées dans la période 2009-2016 :

les principes de l’enseignement de l’histoire des arts (co-disciplinarité, transversalité, culture

artistique générale, présence d’une périodisation) restant les mêmes, le travail accompli

n’est en aucune façon nul et non avenu ; cependant, le programme ayant changé, on ne

saurait se contenter de reconduire les habitudes souvent constatées dans cette

période : listes d’œuvres imposées, thématiques limitées à un choix de l’équipe, contrôle de

connaissances apprises en cours sans lien sensible aux œuvres...

 

Ainsi, l’épreuve, si elle concerne l’histoire des arts, s’appuiera comme auparavant sur des

œuvres d’art du passé ou du présent, de quelque aire géographique ou culturelle fussent-elles,

mais doit impérativement tenir compte du changement introduit par le programme en

vigueur par rapport à l’arrêté du 31 août 2008 :

 

• inscription des thématiques et des œuvres de son choix dans une périodisation non liée

à un niveau : à l’issue de la scolarité obligatoire, un candidat peut donc appuyer son

exposé sur une ou plusieurs œuvres de n’importe quelle période de l’histoire de l’art, à

condition qu’elles soient correctement situées ;

 

• suppression des six « domaines artistiques » : les œuvres se définissent par leurs

caractéristiques propres (y compris, s’il y a lieu, un genre auquel elles appartiendraient) ;

en aucun cas une interrogation ne peut porter sur l’inscription prétendument correcte dans

un « domaine » au sens de l’arrêté de 2008 mais, tout au contraire, valorisera l’appréciation

fine du candidat sur la polysémie d’une œuvre ou l’hybridité d’un genre – par exemple le fait

qu’une architecture relève autant des « arts visuels » que des « arts de l’espace », un opéra

des « arts de la scène » que des « arts du son » ;

 

• importance fondamentale de la rencontre avec l’œuvre : le discours descriptif,

analytique, interprétatif ou critique du candidat doit s’appuyer sur une perception

personnelle, donc sensible, des œuvres ; les trois attendus de fin de cycle étant

indissociables, la capacité de se référer à des œuvres de référence dûment identifiées

(objectifs de connaissances) et de mettre en relation des œuvres en termes idoines

(objectifs méthodologiques) est indissociable d’une « expérience artistique vécue »

(objectifs esthétiques) ;

 

• démarches et modalités pédagogiques (comparaison, description, médiation) qui

encouragent la responsabilisation de l’élève, valorisent sa perception, incitent à user d’outils

numériques, y compris par des productions personnelles, même si celles-ci ne sont

pas en soi l’objet de l’enseignement ni de l’épreuve mais un moyen de construire et faire

passer son savoir ; le programme rappelle à cet égard que « ce savoir n’a pas pour objet

l’érudition ; il développe chez les élèves le goût de contempler l’œuvre d’art, par

l’appropriation de notions culturelles et artistiques qui traversent les disciplines, les périodes

historiques et les aires géographiques ».

 

Sans préjuger de textes à venir et sur le fondement des démarches proposées par le

programme, l’élève peut donc sans difficulté inscrire son épreuve orale « portant sur

l’enseignement de l’histoire des arts » dans la forme générique du projet tel qu’entendu dans la

note de service N° 2016-063 du 6 avril 2016. Les ressources en ligne sur Éduscol viennent

clarifier les axes du programme, les compétences à évaluer, et leurs interactions avec les

disciplines qui contribuent à l’histoire des arts.

 

La réintroduction explicite de l’histoire des arts dans la définition de l’épreuve oblige néanmoins

à une réflexion sur les formes du projet dans le cadre programmatique précis de cet

« enseignement de culture artistique transversal et co-disciplinaire », tout en venant rappeler

son caractère obligatoire.