« Questionner l'enseignement du vivre ensemble, les deux heures pour la journée du 9 novembre »​​​​​, par deux membres de l'équipe du pHARe du collège d’Aspet

1- Quel était votre objectif principal?

" Dans le cadre des deux heures « Non au Harcèlement ", je souhaitais principalement définir la notion de harcèlement. J'ai l'impression que quelquefois on met tout et n'importe quoi sous ce terme. Dans cette situation, je suis parti des différentes définitions du harcèlement qui existent afin d'en dégager, avec les élèves, les différentes caractéristiques" (Gilles Gaujarengues, CPE). Pour ma part, je voulais moi aussi recadrer la notion de harcèlement mais aussi montrer les enjeux qui en découlent et articuler cette intervention avec la demande institutionnelle" (Philippe Jean, professeur).

2- Quelle architecture avez-vous choisie pour cette séance?

"J'ai partitionné mon déroulé en 3 parties : 1/ le harcèlement de manière générale, 2/ un zoom sur une de ses formes possibles, en l'occurrence la rumeur et 3/ l'empathie. J'ai fait le choix de me focaliser sur la rumeur et j'ai évoqué les autres formes de violences sans les détailler" (Gilles). " Moi, Je suis parti de la parole de l’élève, des représentations. Après ce brainstorming, j’ai fait un zoom sur le cyberharcèlement. Toi tu l’as fait sur la rumeur, moi c’est le cyber harcèlement que j’ai choisi de mettre en avant. J’ai fait ce choix car il me semble que c’est une forme de harcèlement qui s’est beaucoup répandue. J’ai ensuite poursuivi sur « comment on doit réagir dans une situation de harcèlement » et sur la loi. J’aime bien inscrire ce qu’on fait dans le cadre de la loi" (Philippe).

3- Comment l’avez-vous commencée?

"J’avais choisi de projeter très rapidement au début de la séance une partie du documentaire "Brisons le silence" qu’avait diffusé France 2 la semaine précédente. C’est assez dur, notamment le témoignage d’une élève à propos de violences physiques, de violences verbales, d’harcèlement. Je voulais à la fois mobiliser l’attention des élèves et provoquer la discussion" (Philippe). "Habituellement, lorsque je mène une séance, je suis assez à l'aise pour commencer. C'est presque ritualisé. Là pour le coup, c'était plus compliqué. Je craignais de tomber dans quelque chose de moralisateur ou culpabilisant. Or, en s'adressant à toute une classe, tu n'interviens pas comme lorsqu'on traite une situation particulière de violence. Il m'a fallu préciser que, si on parle beaucoup de harcèlement scolaire, ce n'est pas seulement parmi les adolescents que ce problème existe. J'avais envie de leur signifier que, nous adultes, on n'est pas nécessairement meilleurs. C'était aussi une manière de pouvoir instaurer les conditions d'une discussion" (Gilles).

4- A posteriori, comment referiez-vous la séance ?

" C’est peut-être présomptueux mais je crois que je ne changerais rien. Le fait de mener cette séance en binôme  a constitué un vrai plus"(Philippe). "De mon côté, je garderais l'architecture mais aussi la distinction entre sympathie, empathie et sociopathie car il me semble fondamental que les élèves apprennent au-delà du "comment je dois me comporter". Je suis en effet convaincu qu'il n'y a pas de dichotomie entre les apprentissages disciplinaires et le vivre ensemble. A changer, je détaillerai les questions d'ordre sociologique et quelques outils également. Il existe une multitude de vidéos qui témoignent ou expliquent le harcèlement mais je ne suis jamais complètement satisfait. Reste que le clip de sensibilisation "Et si l'autre c'était toi ?" m'a semblé pertinent" (Gilles).