L’IA abîme-t-elle le cerveau ?

Le MIT a récemment publié une étude largement diffusée par les médias qui, à première vue, est inquiétante. Pourtant, sa lecture et son analyse montrent que l’IA peut certes avoir un effet néfaste sur le cerveau mais peut également s’avérer être un levier décuplant l’activité cérébrale de ce dernier !

En un mot :

Travailler ou faire travailler les élèves, en premier lieu avec son/leur cerveau et ne solliciter l'IA qu'ensuite, décuple l'activité cérébrale et l'intérêt de cette dernière n'en devient que plus pertinente. Une conclusion à avoir à l'esprit lorsque l'on cherche à utiliser l'intelligence artificielle en éducation.

 

Contexte de l'étude

Cette étude, qui s'est étendue sur plusieurs mois, est une étude "préliminaire" qui doit être révisée par des pairs chercheurs. Toutefois, voici quelques points importants mis en exergue.

Trois groupes d'individus équipés de capteurs d'activité cérébrale ont eu pour mission de rédiger différents travaux. Un groupe n'avait pour seul outil que son cerveau, un second disposait d'un moteur de recherche tandis qu'un dernier avait accès à un LLM (ChatGPT). 

 

Utiliser l'IA pour rédiger a un impact non négligeable sur le cerveau !

Les premiers résultats montrent que :

  • L'activité cérébrale est bien moins importante en rédigeant avec l'IA que lorsque l'on écrit avec son cerveau seul 
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connectivite cerebrale
Graphique généré à partir des données de l'étude du MIT
  • Le style d'écrit (richesse lexicale, variation de style, originalité) est bien moins riche en rédigeant avec l'IA que lorsque l'on écrit avec son cerveau seul 
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diversite du contenu
Graphique généré à partir des données de l'étude du MIT
  • L'appropriation du texte produit est bien moins importante que texte produit avec son cerveau seul
  • La mémorisation du texte produit est bien moins importante que texte produit avec son cerveau seul
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memoire et appropriation
Graphique généré à partir des données de l'étude du MIT

Quand l'IA décuple l'activité cérébrale...

Si ce constat semble inquiétant à première vue, la conclusion de l'étude met en lumière un élément plus qu'intéressant. 

En effet, les participants à l'étude ont "inversé" leurs outils : ceux ayant accès à l'IA en ont été privés. Pour ceux-là, l'activité cérébrale n'a pas  augmentée significativement. 

En revanche, ceux qui n'avaient pas accès à l'IA y ont eu accès. Pour ce groupe, l'activité cérébrale s'est décuplée

Cela montre que si l'IA est sollicitée une fois que le cerveau a déjà été en phase d'activité importante, l'IA peut décupler son activité car l'on entre dans une phase d'analyse, de comparaison, de réflexion sur ce que l'IA propose par rapport à ce que le cerveau a déjà mis en action. 

En d'autres termes, travailler ou faire travailler les élèves, en premier lieu avec son/leur cerveau et ne solliciter l'IA qu'ensuite, décuple l'activité cérébrale et l'intérêt de cette dernière n'en devient que plus pertinente. Une conclusion à avoir à l'esprit lorsque l'on cherche à utiliser l'intelligence artificielle en éducation.