Mercredi 24 mai 2023 Collège Pierre de Fermat, Toulouse
Matinée
Déconstruire les stéréotypes autour du terrorisme
9h-12h30
Introduction - Sociétés et terrorisme : au-delà des préjugés
Par Gérôme TRUC, sociologue, chargé de recherche au CNRS
La survie prend-elle le dessus au cœur de l’attentat, pourquoi une partie des Français n’est pas
« charlie », les femmes et les hommes réagissent-ils différemment après un attentat, l’intolérance et la xénophobie ont-ils connu un essor ? Gérôme Truc a étudié les réactions des sociétés face au terrorisme, des mémoriaux éphémères aux réactions médiatiques au cœur de la vague d’attentats qui a touché l’Europe depuis la gare d’Atocha à Madrid le 11 mars 2004 jusqu’à l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020. Il décrypte les attentes, les préjugés, les réactions de la société française.
Approche historique de la figure du terroriste, déconstruire les stéréotypes
Par Jenny RAFLIK, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Nantes (en visio)
La figure contemporaine du terroriste se nourrit dans l’imaginaire collectif de la dernière grande vague d’attentats que la France a connu. Mais le terroriste est-il forcément un homme, un islamiste, un loup solitaire, un déclassé ou marginalisé socialement ? Jenny Raflik a étudié les liens entre terrorisme et mondialisation depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Spécialiste des relations internationales contemporaines, et notamment des questions de sécurité et de défense, de l’histoire du terrorisme, du contre-terrorisme et de l’OTAN, Jenny Raflik remet dans une perspective historique longue la vague d’attentats islamistes qui a touché la France ces dernières années.
Appréhender le terrorisme à l’école
Par Cédric MARTY, IA-IPR d’histoire, directeur du pôle civique jeunesse, engagement, citoyenneté de l’académie de Toulouse, Virginie MICHALAK et Amin LAHDIL, professeurs d’histoire-géographie au lycée Françoise de Tournefeuille et formateurs en histoire-EMC- défense et Lucie VOUZELAUD, responsable du pôle pédagogique du Musée-mémorial du terrorisme.
Il s’agit de voir comment les politiques nationales de mémoire résonnent dans les politiques éducatives et sont mises en œuvre à l’échelle académique, dans un territoire qui a été touché dès 2012 par le terrorisme islamiste. Comment les élèves appréhendent cette question et sont amenés à travailler dans le cadre de projet pédagogique.
Après-midi
Mémoires individuelles, mémoire collective : comment comprendre et appréhender une articulation sensible et évolutive
14h – 16h30
Les sociétés face aux attentats : quelles réactions et quelles mémoires ?
Par Gérôme TRUC, sociologue, chargé de recherche au CNRS
Suite à la vague d’attentats de 2015, la communauté scientifique se mobilise, avec l’appel d’Alain Fuchs, président du CNRS, le 18 novembre 2015 : « (…) Cinq jours après le drame qui a frappé la France et passé le temps des déclarations solennelles, la communauté scientifique se voit une fois de plus renvoyée à l’essentiel : comprendre dans le détail et avec toute la profondeur nécessaire les phénomènes qui sont à l’œuvre aujourd’hui. »
C’est dans ce cadre que de nombreux programmes de recherche s’édifient, comme celui sur la mémoire du 13 novembre, porté par Denis Peschanski et Francis Eustache, le programme 13- novembre. La méthode singulière s’inscrit dans le temps long, s’intéresse au syndrome de stress post-traumatique et aux évolutions des mémoires individuelles dans leur rapport aux événements. Pourquoi certains souffrent et d’autres non, comment se construit et évolue la mémoire traumatique individuelle et comment se fait l’articulation avec la mémoire nationale, comment appréhender les allers et retours entre ressenti individuel et construction sociale collective, comprendre que les perceptions d’un même événement sont plurielles. Comment le témoignage peut-il participer de la résilience ? La question de témoignage est un enjeu important dans le cadre de l’école, mais un moment sensible qui nécessite préparation et précautions.
Lecture d’extraits de la pièce Des feux dans ces mots de Gabriel de Richaud, par trois comédiens de la compagnie l’Affabulerie, dirigée par Sophie-Anne LECESNE.
Présentation de pistes pédagogiques en partenariat avec la compagnie l’Affabulerie et l’association Militants des savoirs présidée par Séraphin ALAVA, chercheur en sciences de l’éducation et membre de l’équipe scientifique de la chaire de l’UNESCO sur la prévention des radicalisations et de l’extrémisme violent.
Des feux dans ces mots est un chantier scientifique et artistique autour des témoignages des victimes et des récits de témoins dans la perspective du dixième anniversaire de l’attentat du 19 mars 2012 à l’école Ozar Hatorah, rue Dalou à Toulouse. Ce projet a permis de recueillir la mémoire des victimes et vise à la résilience sociale des événements traumatiques. La lecture de la pièce assurée par des comédien.ne.s, récit émouvant et réel, vise la lutte contre l’antisémitisme et la promotion des valeurs de fraternité et citoyenneté.
Informations pratiques :
Adresse : 1 Rue Léon Gambetta, 31000 Toulouse