" Les recherches et les expertises sur le harcèlement en milieu scolaire ne s’accordent pas toutes sur l’analyse de cette forme de violence entre pairs. Une première approche s’intéresse exclusivement aux individus pour comprendre les raisons de cette violence. C’est notamment celle qui prévaut dans les travaux d'Olweus expliquant le harcèlement par les caractéristiques psychologiques propres au harceleur (agressivité, charisme, manque d’empathie) et à la victime (fragilité). Cette approche psychologique entraine une externalisation du problème, et l’institution scolaire n’est pas remise en question. On considère ainsi que l’École est traversée par des cas de violence qui ne sont pas de sa responsabilité, et auxquels l’État répond par des mesures répressives. 

En France, dans les années 2000, plusieurs travaux et expertises ont permis d’introduire des approches compréhensives plus globales. Catheline, pédopsychiatre, déconstruit l’existence de profil de harceleur ou de victime. 

Pour comprendre l’émergence des cas de harcèlement entre pairs, elle met en avant des dynamiques de groupe délétères – d’enfants comme d’adultes – et des contextes propices à cette violence en milieu scolaire. 

Debarbieux quant à lui pointe les défaillances de l’École et prône l’implication de l’ensemble des personnels des établissements pour réfléchir et trouver des solutions adaptées à chaque contexte local. Cette entrée par le climat scolaire étoffe la compréhension du harcèlement entre pairs en permettant différents niveaux de lecture sur les causes du phénomène, tant lié à des facteurs développementaux inhérents à l’enfant et à l’adolescent·e, qu’à des facteurs environnementaux et sociétaux. "