Chaque année, Ludovia a la volonté d’accueillir un maximum d’enseignants qui ont des pratiques et initiatives pédagogiques dans leur classe avec le numérique et qui souhaitent les faire partager.
Ils étaient à Ludovia 2023 et leur atelier a rencontré un franc succès ! Si vous n'avez pu y participer, voici leur présentation qu'ils ont fort obligeamment accepté de partager :
- Bien-être des élèves et classe flexible - Romain Bourdel-Chapuzot
- Rythmer les temps d’apprentissage avec des rituels ludiques numériques - Charlie Rollo
- La création de jeux pédagogiques avec Canva - Gaëlle Hallez
- Le Géocaching au sein de l'enseignement spécialisé en Belgique - Thomas Roy
- Comment réussir sa classe inversée ? - Marie Soulié
Bien-être des élèves et classe flexible
Article proposé par Romain Bourdel-Chapuzot <rbourdel at ac-aix-marseille.fr>
Quels aménagements apporter dans une salle de classe traditionnelle afin qu’elle devienne flexible et qu’elle apporte du bien-être à ses utilisateurs ?
Nous sommes deux enseignants de disciplines différentes (Français et physique-chimie), voici un petit retour d'expérience
La flexibilité n’est pas que l’affaire du mobilier ou de l’équipement numérique mais bien une adaptation de l’espace aux besoins des élèves. Ainsi, pour favoriser la mis en activité des élèves, des outils « simples » et accessibles à tous peuvent être utilisés. Parmi les outils que l’on peut utiliser en classe et qui aident à la gestion de classe, il y a le tetraaide. Il permet de réguler la prise de parole des élèves et de rendre les interventions de l’enseignant plus efficaces puisque l’on va vers le groupe qui a le plus besoin de nous à l’instant t.
Il est possible aussi de travailler sur la façon avec laquelle les élèves peuvent écrire ensemble. Bien sûr, on peut utiliser des tableaux sur les murs mais tout le monde n’en a pas plusieurs dans sa salle. Pour remédier à cela, on peut utiliser des feuilles électrostatiques sur lesquelles on peut écrire avec des feutres effaçables, utiliser des crayons gras type « Woody », placer une ardoise sur un support au centre de la table du groupe afin que chacun soit à égale distance de l’ardoise et que personne ne se l’approprie ou en soit exclue (on peut utiliser un plateau à fromage tournant comme support !).
Très souvent, dans les classes flexibles, le travail se fait en groupe. La constitution des groupes est un enjeu important pour la réussite de tous. Après avoir testé plusieurs méthodes de constitution des groupes, nous avons opté pour des tirages au sort, soit avec des cartes (des jeux de 4 cartes identiques, les élèves ayant la même carte sont dans le même groupe), soit avec une plateforme en ligne (la digitale le propose par exemple). La gestion du temps peut être compliquée pour les élèves, leur proposer des « temps de passage » via des minuteurs, que ce soit avec un sablier, un minuteur de cuisine ou un minuteur numérique (digiscreen, classroomscreen), permet de cadrer le travail de chacun.
L’oral est une compétence qui est encore trop peu travaillée au collège et les élèves sont souvent réfractaires à passer devant leurs camarades, faute d’habitude. Pour remédier à cela et pour accompagner le changement de posture de l’élève lors de sa présentation à l’oral, il est possible de lui proposer un pupitre de musique pour poser ces notes manuscrites (plus de souci de mains qui tremblent avec sa feuille dans la main) ou bien de proposer un amplificateur de voix (l’élève n’a pas à forcer, sa voix porte, les autres élèves sont plus à l’écoute).
Enfin, un outil puissant pour la mise en activité des élèves est le plan de travail ou la feuille de route, il existe plusieurs ressources en ligne qui traitent du sujet.
Pour favoriser le bien-être des élèves dans la classe, il peut être intéressant de travailler sur l’espace de la salle de classe. Le plus important est d’arriver à avoir un espace que l’on peut modifier en fonction du type de tâche que l’on souhaite mener. Pas besoin d’avoir un mobilier spécifique pour cela, des tables individuelles ou à deux peuvent faire l’affaire. Certes, bouger le mobilier peut prendre du temps au départ si il faut remettre en place à la fin de la séance mais les élèves prennent vite l’habitude et au bout de 2-3 séances, la mise en place est rapide. Vous pouvez voir les deux salles et les aménagements effectués (y compris avant travaux et sans investissement conséquent) dans le lien joint. Ce qui nous semble important à garder en tête, c’est qu’il faut que le changement de mobilier soit le résultat d’un changement dans sa pédagogie et pas l’inverse.
Pour conclure, nous pensons que la flexibilité dont il est question ne doit pas être que dans le mobilier mais surtout dans la pédagogie. Finalement, la flexibilité, c’est un état d’esprit.
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Rythmer les temps d’apprentissage avec des rituels ludiques numériques
Article proposé par Charlie Rollo <charlie.rollo at ac-versailles.fr>
Lors de Ludovia, Manon FOUQUES (professeure de lettres), Mathilde Perain (professeure d'Histoire-géographie-EMC) et moi-même, Charlie ROLLO (professeur d'anglais) avons présenté un atelier autour des rituels en classe. Cela a été un moment de partage autour des bénéfices qu'offrent les rituels.
Vous avez déjà toutes et tous entendus cette phrase ou bien, l'avez-vous, prononcée : "Nous avons abordé cela hier". Oui, mais hier, votre petit Théo a eu 7h de cours et malheureusement ce petit bout d'apprentissage n'a pas été retenu.
La force des rituels, c'est qu'ils sont courts, ils peuvent revêtir un aspect ludique et donc être engageant et motivant, mais surtout, ils permettent en quelques minutes de refaire le point, de tisser un lien (on pourrait citer Dominique Bucheton sur la notion de tissage ici). Voici quelques leviers repérés : grâce à la régularité, les rituels mettent en confiance et offre un cadre qui permettra à chacun de bien savoir de quoi on a parlé et de quoi on va parler. Ensuite, ils permettent de différencier car vous pouvez faire participer les élèves que vous souhaitez, ils peuvent permettre de réactiver des notions et donc jouer sur la mémoire à long terme (cf. neurosciences) et puis ils peuvent finalement permettre de passer un moment ludique, détendu avant de passer aux choses sérieuses.
De par nos usages, nous utilisons souvent un tableau numérique de type Digiscreen ou Classroom Screen pour gérer le temps ou le volume sonore. Wordwall, Digibuzzer, Kahoot ou encore les Digiflashcards pour réactiver les connaissances de manière ludique. Nous utilisons également divers types de roue pour rendre aléatoire le rituel du jour, choisir des élèves au hasard ou bien pour faire créer des phrases.
Il existe peu de contraintes et de limites, plus les rituels sont en lien avec vos notions, plus cela ne peut être que bénéfique. Aussi, la contrainte du temps peut être forte mais les rituels ne peuvent avoir lieu qu'une fois par semaine par exemple.
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La création de jeux pédagogiques avec Canva
Article proposé par Gaëlle Hallez <gaelle.hallez at ac-poitiers.fr>
Le jeu a une portée non négligeable en pédagogie. En effet, il permet de travailler les quatre piliers de l'apprentissage ( l'attention , l'engagement actif, le retour d'information et la consolidation des acquis) mais aussi des compétences psychosociales indispensables.
Le jeu m'a permis de faire émerger plus d'engagement et de motivation chez les élèves. D'un point de vue disciplinaire, le jeu a favorisé l'ancrage à long terme des points travaillés et le climat de classe s'est apaisé.
Pourquoi Canva ?
Canva offre beaucoup de possibilités de création. De plus, pour démarrer, il y a des modèles existants qu'il est possible de modifier et d'adapter à sa discipline et à ses objectifs (mémoriser, réviser, réactiver...). Ce logiciel possède donc un grand potentiel de possibilités / de créativité à moindre coût car malheureusement tous les établissements ne peuvent pas acheter un grand nombre de jeux de société adaptés à chaque discipline.
Canva ouvre le champ des possibles avec cette capacité d'adapter au maximum à votre discipline.
J'ai créé plusieurs jeux : le jeu de l'oie (souvent en fin de chapitre pour réviser les points essentiels du chapitre), le dobble (pour la manipulation du vocabulaire), la bataille navale (pour manipuler les conjugaisons) et des jeux de dés (pour manipuler des points de grammaire).
Le point négatif est, qu'au début, ceci est chronophage. Les premières créations prennent du temps car il faut choisir ce que vous allez y mettre et l'utilisation en elle-même de canva peut être un peu complexe car vous pouvez vous perdre dans la multitude d'éléments qu'offre Canva. Ensuite, avec l'habitude, c'est beaucoup moins chronophage. De plus, il est possible de dupliquer des jeux déjà créés pour gagner du temps, c'est ce que je fais par exemple maintenant avec le jeu de l'oie, je duplique et je modifie ensuite uniquement les cases (je n'ai pas toute la structure à refaire) pour y mettre des questions en adéquation avec le chapitre étudié.
Quelques conseils :
- Bien penser votre jeu au brouillon avant de passer sur Canva. Cela vous permettra de garder en tête votre objectif de création et de ne pas perdre trop de temps.
- Prévoir une fiche avec les règles du jeu, les élèves ne connaissent pas tous les jeux et avec une fiche, vous gagnez du temps et eux gagnent en autonomie et il s' autorégulent en équipe.
- Prévoir une fiche autocorrective. Elle peut être retournée sur la table et un seul élève est autorisé à la regarder en cas de doute sur une question. Cela leur permet d'être autonomes mais aussi de diminuer la pression sur l'enseignant qui n'est plus sollicité partout et tout le temps. L'enseignant peut alors circuler plus facilement et prendre vraiment le temps d'intervenir sur les équipes qui rencontrent des difficultés.
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Le Géocaching au sein de l'enseignement spécialisé en Belgique
Article proposé par Thomas Roy <thomasroy1300 at gmail.com>
L'activité a débuté pendant l'année 2014-2015. Nous recherchions une activité qui répondait à plusieurs attentes. Le géocaching y répondait. Nous avons pu le proposer à plus de 150 jeunes. Nous avons cumulé grâce à cette activité des heures d'échanges, d'apprentissage dans le bien-être.
Le projet est parti pour créer une nouvelle activité pédagogique pour un groupe d'une quinzaine de jeune pour le vendredi après-midi. Nous sommes quatre membres de l'équipe éducative à pencher sur le sujet. Un professeur de cours généraux, deux professeurs d'éducation physique et un éducateur. Ensemble nous élaborons une liste d'objectifs que doit répondre la réalisation de l'activité. (Environnement, Géographie, Activité physique, Ecole du dehors, Technologie,...) Thomas Delforge professeur de cours généraux à proposer le Géocaching. Il s’agit d’un loisir qui utilise la technique du géopositionnement par satellite pour rechercher ou dissimuler des caches (des géocaches) posés à divers endroits dans une région. La chasse aux trésors moderne. Il s’agit d’un jeu dont le premier principe est de fournir les coordonnées GPS des objets dissimulés. Il vous revient alors de trouver à l’aide de votre GPS ces géocaches qui sont souvent en forme de boîte avec des objets à l’intérieur comme un carnet de registre, parfois des trésors et autres.
Lorsque vous retrouvez une cache, vous ne la prenez pas comme dans le jeu “la chasse aux trésors”. Vous inscrivez plutôt votre nom et date sur le petit carnet de notes à l’intérieur de la boîte (Logbook) et vous continuez votre chemin pour retrouver d’autres caches.
On réalise assez vite que les objectifs sont réalisable, que l'apprentissage est divertissant et immersif. Utiliser l'application les incites à se déplacer physiquement, à découvrir de nouveaux endroits et de faire de nouvelles rencontres avec des personnes hors de l'école. Le Géocaching offre une approche ludique à l'enseignement. Les jeunes coopèrent pour découvrir les caches. Ils sont dans l'apprentissage collaboratif. L'activité les encourage à développer leurs compétences cognitives, telles que la résolution de problème, la créativité et la pensée critique, de manière plus ludique et donc motivante. Cela renforce leur capacité à coopérer, à communiquer de manière adéquate et à résoudre des problèmes ensemble, des compétences cruciales pour leur avenir personnel et professionnel. Le Géocaching permet également une dimension interdisciplinaire. Les jeunes découvrent des caches liées à différents matières telles que l'histoire, la géographie, la biologie, la physique,... L'ensemble permet de faire des liens entre leurs connaissances acquises en classe et leur application dans le monde réel. Le Géocaching développe les compétences technologiques des jeunes. Lorsqu'ils utilisent l'application, ils apprennent à se familiariser avec les outils numérique, à naviguer dans une interface, à utiliser des coordonnées GPS,.. Le Lien entre le numérique et le bien être est évident lorsqu'on utilise l'application. Nous cumulons une interaction entre une activité physique et intellectuelle. Nous avons enrichi l'activité en amenant trois chiens lors des après-midi. Nous avons donc fait de la Zoothérapie en même temps que nous étions occuper de recherches des caches. Nous avons également pris des Bécasines (siège sur roue avec deux porteurs pour stabilisé l'ensemble) pour permettre aux jeunes ayant un retard mental profond de nous accompagner pendant l'activité. Après cela nous avons créé des boites (caches) nous mêmes et des parcours avec plusieurs caches. Les élèves ont été au cœur du projet pour réfléchir à la création des caches et des circuit où les placer. Nous prenons énormément de plaisir, chaque semaine de pouvoir partager ces moments avec eux.
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Comment réussir sa classe inversée ?
Article proposé par Marie Soulié <mariesoulie at me.com>
Les clés de la réussite : la motivation, l'organisation, l'activité
Principe 1 : Engager les élèves avant le cours génère de la motivation
Le concept de classe inversée qui permet l'inversion des tâches (simples à la maison, complexes en classe) va faciliter l'entrée dans les apprentissages en proposant par exemple une capsule de mise en bouche, sorte de bande-annonce du cours accessible à tous. Pas de questions posées mais éveil de la curiosité, surprendre les élèves, susciter des questions plutôt que des réponses .
Principe 2 : Une classe inversée implique une gestion rigoureuse du temps
L'élève n'est pas un expert, il est logique qu'il prenne plus de temps pour découvrir les notions visées. Si le temps de la découverte prend plus de temps que celui de la transmission, il est donc indispensable d'en gagner ailleurs afin de maitriser sa programmation annuelle. Le déplacement des tâches simples à la maison est une réponse à cette problématique : la capsule de mise en bouche pour une mise en route plus rapide le lendemain, la trace écrite négociée en classe à recopier à son rythme.
Principe 3 : Mettre en activité les élèves
Le point de départ de la mise en activité est la capsule qui peut d'ailleurs parfois être visionnée en classe. Discuter de son contenu prépare l'entrée dans la tâche complexe de manière plus efficace.
Il faut penser également à varier les mises en oeuvre de cette tâche complexe (individuelles, collaboratives, coopératives ) afin que chacun trouve sa place dans ce dispositif.
En conclusion, la classe inversée place la découverte active au coeur des apprentissages visant l'engagement des élèves..Cependant, faire le choix de cette pédagogie implique pour l'enseignant de bien penser son organisation en amont, notamment en créant son propre protocole, sorte de plan de cours
Pour aller plus loin...
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