EPI « PASSAGES DE TÉMOINS : DE LA TRACE DES ACTEURS A LA TRACE DES ÉLÈVES »

« PASSAGES DE TÉMOINS : DE LA TRACE DES ACTEURS A LA TRACE DES ÉLÈVES »

Une heure par semaine, quatre classes de troisième (113 élèves) mènent un projet articulant l’histoire et les mémoires.

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Un double objectif pour cet EPI Arts plastiques-Histoire

  • Amener les élèves à construire un savoir à partir de l'étude de sources historiques et artistiques réalisées par des témoins des périodes travaillées (lettres, carnets, objets du quotidien, dessins, peintures, sculptures, photographies, témoignage vidéo,…).

Tout au long de l’EPI, une réflexion approfondie sera menée autour de la question du témoignage et de la mémoire. Ainsi, les élèves seront amenés à se demander :

- pourquoi les différents acteurs des périodes étudiées témoignent-ils ?

- de quoi témoignent-ils ?

- que peuvent faire les historiens de ces témoignages ?

- quelle attitude doit-on avoir face à cette « trace » individuelle du passé ?

 

  • Puis restituer ce savoir à travers des réalisations artistiques mêlant des pratiques traditionnelles et les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Les périodes historiques travaillées

- la Première Guerre mondiale : nous travaillerons spécifiquement sur les témoignages d’un combattant français, canadien (appartenant à l’empire britannique) et allemand ayant participé à la même bataille, la bataille de la Somme en 1916. À travers ces récits, nous découvrirons alors une guerre à hauteur d’homme, et nous prendrons la mesure de ce qu’a été l’expérience des tranchées dans chacun des camps. 

Le but de l’EPI étant de travailler simultanément l’Histoire et les Arts plastiques, nous mènerons un travail visant à retranscrire cette expérience guerrière à travers la photographie mêlant le portrait et les objets de la guerre détruits par celle-ci et par le temps.

- l’entre-deux-guerres dans un régime totalitaire (URSS de Staline ou régime nazi) : nous travaillerons sur les témoignages de personnes ayant soutenu ou ayant été victimes des régimes totalitaires. Nous travaillerons alors sur plusieurs formes de témoignages en privilégiant tout de même l’écrit. Cette réflexion constituera alors une parfaite transition vers les Arts plastiques autour de l’élaboration d’affiches de propagande.

- la Seconde Guerre mondiale : Comme pour la Première Guerre mondiale, où nous aurons travaillé à partir de témoignages de personnes qui ont vécu et été acteur de la guerre, nous étudierons là encore des témoignages de personnes qui, dans différents lieux (en France, au Pays-Bas, en Allemagne, en Pologne) ont vécu la vie en clandestinité pour fuir la répression nazie ou pour la combattre, ou qui ont vécu cette répression dans le cadre du STO ou en étant déportés dans des camps de concentration ou d’extermination.

 

La démarche en Arts plastiques

  • Premier travail photographique : Comment photographier l'absence des soldats ?
 
Les quatre classes de 3° ont fait une "sortie" aux abords du collège, afin d'observer le paysage et de s'en servir comme support d'expression en y insérant des objets datant de la Première Guerre mondiale et des silhouettes évidées de soldats (extraites de photographies originales prises par les soldats lors des combats). Remettre à l'honneur la figure du "Poilu", le simple soldat...

Comment représenter ou photographier son absence ? Là se trouve tout le questionnement auquel les élèves ont tenté de répondre de manière photographique, sans tomber dans l'anecdotique.

"Car ce que vous voyez là, ce sont des silhouettes, des corps que l'on ne peut que deviner sous le passage du temps..."

 

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L'outil numérique : pendant et après la réalisation

La photographie s'est imposée lors de cette réflexion sur le fait de garder une trace, une mémoire, depuis le début de cet EPI commencé en 2015. 

Travaillant sur des documents et des témoignages majoritairement écrits, la nécessité de regarder aussi les images laissées par les soldats ont permis une réflexion sur ce que serait la photographie d'un absent... Les archives documentaires ont facilité le recensement des clichés qui ont servi lors de ce projet. Les photographies, une fois imprimées et évidées de leurs silhouettes, ont servi de support au travail de l'image : cadrage, mise au point, point de vue...

Le choix des outils numériques : APN (réflex ou compact) et téléphone portable, permettent aux élèves des manipulations multiples. Plus à l'aise avec les téléphones, la photographie n'est pas pour autant "consommée" : pas de mitraillage jusqu'à obtenir la bonne, la sélection est soumise à un regard critique à tous points de vue. 

Une fois les photographies "récoltées" sur les cartes SD ou par envois (mail et bluetooth), celles-ci sont triées en salle informatique par les élèves via l'application MAGRET.

Se termine alors, sur un mur collaboratif PADLET, la démarche plastique des élèves : expliquer leur choix photographique et leur démarche dans un article reprenant le vocabulaire spécifique des arts plastiques

 

Une exposition des photographies

36 photos sont retenues et encadrées pour être exposées durant un mois à l'ESCAL, Médiathèque de la ville de Nailloux et visible lors de la cérémonie du 11 Novembre 2018.

 

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Collège CONDORCET de Nailloux

Isabelle KAMINSKI, Enseignante en Arts plastiques