Des élèves de première professionnelle du lycée Gallieni ont participé au concours en 2023-2023 et ont remporté le prix académique "réalisation d'un travail collectif". Leur enseignante, Amélie Mahé, professeure de lettres-histoire-géographie, présente sa démarche de projet.

Dans le cadre de l’étude du thème « Guerres européennes, guerres mondiales, guerres totales (1914-1915) », les élèves de Première professionnelle du lycée Gallieni de Toulouse ont proposé ce travail qui les ont amenés à réfléchir sur les conditions de vie des Français durant le conflit et particulièrement dans la région toulousaine. 

Ils ont découvert le collaborationnisme, la résistance, les Justes. Ils ont été particulièrement touchés par le courage des habitants de la région qui ont connu la zone libre puis la zone occupée et où la résistance a été particulièrement active, notamment dans l’aide aux Juifs. En classe, ils ont retracé l’histoire de Jeanne Marceillac, une Juste de Toulouse.

L’engouement sur l’histoire régionale a encouragé la participation au CNRD. Participer à un concours du MEN était une grande première pour la majorité des élèves. 

La thématique « L’École et la Résistance. Des jours sombres aux lendemains de la Libération (1940-1945) » a inspiré l’idée d’un voyage dans le temps où les élèves se retrouvaient plongés en pleine Seconde guerre mondiale. Pour que les textes soient cohérents, il a été rappelé le fonctionnement de l’école sous Vichy.

Chacun avait la liberté de raconter son histoire à travers un témoignage. Le point commun à tous était d’être à un moment de leur vie un élève de Toulouse. C’est pourquoi les histoires sont différentes et racontent des voyages à travers la France pour certains. De plus, pour intégrer la notion de résistance dans le cadre de l’école, ils devaient évoquer des actes de résistance vus ou pratiqués et exprimer leur ressenti sur les conséquences des actes. Par ailleurs, une lettre de professeur a été imaginée afin d’introduire l’ensemble des témoignages. Un écrit pour expliquer la résistance des élèves mais également celle des enseignants et raconter les parcours d’élèves croisés sur les bancs de l’école au gré des années scolaires durant le conflit.

Ces lettres manuscrites devaient donner l’impression d’avoir été écrites il y a environ 80 ans. Chacune d’entre elles a été plongée dans du café puis passer au four pour donner un rendu jauni et froissé. Les techniciens travaillant au self ont été d’une grande aide et ont permis de cuire les feuilles.

Nous voulions imaginer un contenant caché depuis des années, contenant l’ensemble des témoignages, et que l’on viendrait de découvrir. Un élève a proposé une boîte à munitions. Après plusieurs recherches, par défaut, c’est une boîte neuve qui a été achetée. Afin de la rendre vieillie, les élèves ont demandé de l’aide à leurs camarades qui, dans l’atelier du lycée, ont accès à divers outils. À coups de marteau, diluant, papier de verre, peinture, la boîte à munitions a été cabossée et métamorphosée. A l’intérieur, une étoile de David a été gravée ainsi que le V de la victoire.

Les lettres ont été attachées avec une corde et recouvertes de toile de jute découpée dans un cabas à course pour les protéger du temps. La lettre du professeur a été disposée au-dessus pour introduire le reste. Elle s’adresse à tous ceux qui voudront découvrir l’histoire de ces lycéens en temps de guerre.

Amélie Mahé fait un bilan extrêmement positif de l'engagement des élèves dans ce concours. Elle a pu observer des changements d'investissement et de motivation dans leur travail et une participation active dans les activités proposées.