Nos collègues lisent… Klara et le soleil, Kazuo Ishiguro

Ceci pourrait être un roman japonais, mais l’histoire ne se situe nulle part. Ceci pourrait être un roman d’anticipation, mais il ressemble à notre monde. Ceci pourrait être une dystopie politique, mais il en émane une telle douceur, un tel amour d’autrui que l’on échappe à toute interprétation univoque… Le romancier – prix Nobel de littérature en 2017 − adopte le point de vue de Klara. Klara est une AA, une Amie Artificielle, un robot très performant créé spécialement pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Le lecteur est vite en empathie avec Klara dont il épouse le regard, il en oublierait même que le regard de l’AA est en perpétuel ajustement, puisque Klara passe son temps à interpréter le nouveau monde qui s’offre à elle : elle vient d’être achetée pour tenir compagnie à une adolescente malade. C’est donc un « monde flottant » qui s’offre à notre lecture, ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre, dont le paysage se modifie tout au long du roman.

C’est donc à une véritable expérience d’immersion que nous convie l’auteur.

Marie

 

 

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