S'engager dans la lecture

Expliquer un texte en classe, c’est organiser une rencontre.

Karin MORTON, professeure de Lettres au lycée Ferdinand Foch à Rodez et formatrice académique

 

Créer des conditions favorables 

  • parfois une ou deux questions en amont ;
  • découverte en classe ;
  • écriture qui développe un horizon d’attente :
    Ex : Vénus anadyomène, écrire un quatrain d’alexandrins qui prenne en compte le sens et les sonorités du titre.
  • écoute active face au texte lu par l’enseignante ou écouté en version audio :
    Ex : Après un premier travail sur une tentative de définition de la poésie par les élèves (art de suggérer des impressions pour susciter des émotions et des sensations), les élèves écoutent un poème de Rimbaud.

 

Pour susciter, créer une émotion

Partir d’une subjectivité totale, d’un sentiment que les élèves doivent verbaliser et formaliser et qui les engage davantage dans la lecture.

L’analyse plus objective du texte commence ensuite.

 

Se confronter seul au texte lors d’un temps de lecture individuelle, en tête à tête avec le texte

Après ce temps de lecture individuelle de l'élève, pendant quelques minutes, c’est ensuite à une présentation du texte, de cette nouvelle connaissance, aux camarades que procèdent les élèves.

Ce travail se fait parfois en groupe – ce qui permet à tous de prendre la parole et d’entendre d’autres propos – ou bien la présentation se fait devant la classe entière. Les formats sont variables.

 

S’engager dans un débat interprétatif en groupe

Cette démarche permet d'élaborer l’analyse et la mise en évidence du sens.

 

Restituer la réflexion aux autres groupes

Cette étape peut se réaliser sous divers formats au choix de l’enseignant :

  • Prise de parole successive des groupes au cours de laquelle l’enseignante se contente de réguler à la marge : c’est aux élèves de discuter, valider ou contester certaines propositions, de réguler la parole et donc de passer tacitement ou explicitement un contrat d’écoute au préalable. Ils sont également amenés à questionner l’autre pour que la pensée soit développée, riche et recevable.
  • A la manière d’un word café, une feuille propre à chaque mouvement circule de groupe en groupe pour que chacun ajoute ce qu’il pense pouvoir exploiter sur le texte et le dernier groupe fait une synthèse, présentée par un secrétaire à la classe. Ce dispositif favorisera les échanges et le débat à l’échelle du groupe.
  • Les groupes sont constitués de quatre élèves qui se répartissent, après un premier temps de travail, dans des groupes différents et de nouveaux groupes sont constitués : à chacun de partager alors ce qui a été dégagé dans son premier regroupement, même s’il n’a pas forcément pris la parole au départ.

La mise en commun se fait à l’oral, parfois à l’écrit ; mais un travail de synthèse en autonomie pour élaborer chacun sa propre fiche de révision reste indispensable et permet de ne pas passer trop de temps sur un texte, tout en favorisant la singularité de la lecture.

L’explication, à partir du mois de janvier, est systématiquement enregistrée et quelques-unes sont écoutées par l’enseignante. Un travail de remédiation est toujours proposé. (voir rubrique S’entrainer et évaluer).

L’objectif n’est pas de donner une explication toute faite sans quoi les élèves se désengagent et se contentent de répéter la parole du professeur.