Parcours culturel et musées : des leviers pour la réussite en Bac pro, CAP et BTS

1. Pourquoi travailler avec un musée ?

Les musées offrent un cadre sensible et incarné pour aborder des contenus culturels parfois éloignés du quotidien des élèves. L’expérience esthétique, la confrontation à des œuvres originales, la médiation spécialisée et les dispositifs participatifs permettent un engagement actif et émotionnel, favorisant la mémorisation, la prise de parole et la réflexion personnelle.

Dans son article Vers une muséologie des émotions, Marzia Varutti souligne que les musées contemporains intègrent de plus en plus les émotions dans leurs pratiques, offrant ainsi aux visiteurs des expériences immersives et engageantes : «Les émotions sont envisagées comme un outil heuristique, un prisme permettant d’accéder à de nouvelles dimensions du savoir, de la mémoire et de l’histoire, mais aussi comme des vecteurs de médiation, de participation et d’engagement.» (Culture & Musées, n°36, 2020)

2. Quels liens avec les compétences psychosociales et les programmes ?

Les compétences psychosociales (expression de soi, empathie, pensée critique, communication) sont sollicitées dans toute situation de médiation culturelle. Une visite de musée mobilise l’écoute, le regard attentif, la coopération et l’expression sensible, autant d’éléments transversaux renforcés dans les programmes de CAP et Bac pro à travers les entrées du programme de Lettres (parcours de personnage, confrontation des points de vue, expression de soi…) et d’Histoire-Géographie-EMC.

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Dans le cadre du parcours Y, avec une dynamique de construction d’un parcours post-bac (notamment vers les BTS), le travail avec les musées permet de développer des compétences transférables vers l’enseignement supérieur : rigueur de l’observation, restitution orale et écrite, autonomie dans la recherche, curiosité intellectuelle et prise d’initiative.

3. Une carte des musées de proximité pour l’académie de Toulouse

Voici une sélection (non exhaustive) de musées par département pouvant s’inscrire dans une démarche partenariale :

Ariège (09)

Musée départemental de l’Ariège (Foix)

Forges de Pyrène (Montgailhard)

Musée de la Préhistoire (Tarascon-sur-Ariège)

Aveyron (12)

Musée Soulages (Rodez)

Musée Fenaille (Rodez)

Musée Joseph Vaylet (Espalion)

Haute-Garonne (31)

Les Abattoirs – FRAC Occitanie (Toulouse)

Musée Saint-Raymond (Toulouse)

Musée des Augustins (Toulouse – réouverture prévue en 2025)

Gers (32)

Musée d’Artagnan (Lupiac)

Musée des Amériques – Auch

Écomusée de Cieutat

Lot (46)

Musée Zadkine (Les Arques)

Musée de Cahors Henri-Martin

Atelier-musée Jean Lurçat (Saint-Laurent-les-Tours)

Hautes-Pyrénées (65)

Musée Massey (Tarbes)

Musée Pyrénéen (Lourdes)

Maison du Parc National (Cauterets)

Tarn (81)

Musée Toulouse-Lautrec (Albi)

Musée Goya (Castres)

Musée-mine départemental (Cagnac-les-Mines)

Tarn-et-Garonne (82)

Muséum Victor Brun (Montauban)

Musée Ingres-Bourdelle (Montauban)

Centre du Patrimoine (Montauban)

4. Didactique et parcours culturel : quels apports pour l’écriture ?

Les travaux récents en didactique du français montrent combien l’écriture peut entrer en résonance avec les expériences culturelles vécues, notamment en musée.

François Le Goff (2025) interroge les «territoires didactiques de l’écriture de fiction» et souligne que les espaces de visite peuvent servir de déclencheurs narratifs et réflexifs, incitant les élèves à construire un récit ancré dans une expérience réelle, tout en développant des compétences linguistiques et créatives.

Stéphanie Lemarchand (2017), dans Devenir lecteur, insiste sur la nécessité de construire des dispositifs qui valorisent l’expérience du sujet lecteur. En lycée professionnel, les pratiques d’écriture liées à la lecture d’œuvres ou à des visites culturelles permettent de réconcilier l’élève avec une posture d’auteur engagé.

Dans un autre article, Stéphanie Lemarchand explore également «l’enquête documentaire au service de l’écriture de fiction» (Le Français aujourd’hui, n°228), soulignant ainsi la richesse d’une approche croisant lecture, documentation, fiction et expérience sensible.

Anne-Marie Petitjean (2025) propose quant à elle d’interroger les usages d’outils numériques et de l’IA dans l’apprentissage de l’écriture, comme dans son article «Apprendre à composer une fiction avec et contre ChatGPT», où elle défend une posture critique, réflexive et créative chez les élèves.

elles deviennent des terrains d’ancrage pour l’expression personnelle, la narration et la réappropriation culturelle.

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Les partenariats avec les musées permettent de penser le parcours culturel comme un levier au service de la réussite scolaire et de la construction personnelle de chaque élève. Ils offrent un cadre propice à l’engagement, à la prise de parole, à l’écriture et à la projection vers un avenir professionnel ou de poursuite d’études. Pour les enseignants de Lettres-Histoire, ces projets sont autant d’occasions de croiser les programmes avec l’expérientiel, le sensible et le réflexif. Le musée devient ainsi un partenaire-clé pour accompagner les élèves de CAP, Bac pro et les engager pleinement dans le parcours Y.

Bibliographie

• Le Goff, François, «La fiction : vers un modèle didactique de l’écriture ?», Le Français aujourd’hui, n°228, mars 2025.

• Lemarchand, Stéphanie, Devenir lecteur. L’expérience de l’élève de lycée professionnel, Presses Universitaires de Rennes, 2017.

• Lemarchand, Stéphanie et Idouahmane, Jalila. «L’enquête documentaire au service de l’écriture de fiction», Le Français aujourd’hui, n°228, mars 2025.

• Petitjean, Anne-Marie, «Apprendre à composer une fiction avec et contre ChatGPT», Le Français aujourd’hui, n°228, mars 2025.

• Varutti, Marzia, «Vers une muséologie des émotions», Culture & Musées, n°36, 2020. https://journals.openedition.org/culturemusees/5751.