ETUDE DE LA LANGUE AU LYCEE

Programme, formation des élèves, question de grammaire à l’EAF

INSPECTION PÉDAGOGIQUE RÉGIONALE DE LETTRES

1 - L’étude de la langue dans les programmes de lycée :

Depuis 2019, les programmes de français de seconde et de première des voies générale et technologique insistent sur l’enseignement de l’étude de la langue selon deux objectifs qui se mêlent, se nourrissent et s’articulent : 

  • Étudier la langue doit permettre de renforcer les compétences langagières des lycéens en leur permettant de mieux comprendre les textes littéraires, souvent résistants, et en améliorant leurs capacités à mettre en mots et en phrases leur pensée et leur sensibilité littéraire, à l’écrit comme à l’oral. 

  • Étudier la langue doit permettre aux lycéens de renforcer leurs compétences linguistiques : il s’agit de comprendre et décrire le fonctionnement de la langue, mais aussi d’être en mesure de justifier une analyse linguistique en employant le lexique grammatical approprié et en donnant à voir sa réflexion linguistique grâce à des manipulations (commutation, déplacement, suppression, adjonction, pronominalisation) 

2 - La délimitation du programme d’étude de la langue au lycée :

Nota Bene : La terminologie grammaticale publiée par le ministère sera employée du collège au lycée. 

https://eduscol.education.fr/document/1872/download

« Les années de seconde et de première permettent de conforter et de renforcer les apprentissages de collège. Plutôt que d’introduire des notions nouvelles, il s’agit au lycée d’enrichir les connaissances linguistiques par l’ouverture de nouvelles perspectives ou par des approfondissements. La description linguistique pouvant opérer sur de multiples plans (sémantique, syntaxique, pragmatique, etc.), et sur plusieurs échelles (mot, phrase, texte, etc.), on aborde ainsi progressivement la complexité de la langue. 

Ce surcroît d’attention porte au lycée sur les points suivants qui sont travaillés dès la classe de seconde et approfondis ou étudiés en classe de première[1] » :

 

Objets d’étude : 

  1. « Les accords dans le groupe nominal et entre le sujet et le verbe (dès la classe de seconde) » 

  2. « Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles et modales ; concordance des temps (dès la classe de seconde) »

  3. « Les relations au sein de la phrase complexe (dès la seconde) » 

  4. « Syntaxe des subordonnées relatives (dès la seconde) » 

  5. « Subordonnées conjonctives à valeur de compléments circonstanciels (première) »

  6. « L’interrogation : syntaxe, sémantique et pragmatique (première) » 

  7. « L’expression de la négation (première) » 

  8. « Lexique (seconde et première) »

     

3 – Compétences de manipulation et d’analyse : 

L’objectif de l’étude de la langue au lycée étant d’approfondir et renforcer les apprentissages du collège, on poursuivra également le développement des compétences de manipulation et d’analyse des élèves qui ont pu pratiquer au collège les chantiers de grammaire

Le chantier de grammaire vise à encourager une approche inductive et active de la langue chez les élèves, en particulier à travers l'observation et la manipulation de la syntaxe. Cela signifie qu'il ne s'agit pas simplement de leur enseigner des règles grammaticales de façon descendante, mais de leur permettre de les découvrir eux-mêmes, en jouant le rôle de "chercheurs" sur leur propre langue. 

La démarche pousse les élèves à découvrir, manipuler et réfléchir sur la langue de manière autonome. Ils deviennent alors plus compétents non seulement en grammaire, mais aussi en production écrite et orale, grâce à cette réflexion approfondie sur leur propre usage de la langue. En leur offrant cette posture de chercheurs, on les amène à aiguiser leur regard critique sur le langage et à devenir des utilisateurs plus conscients et réfléchis de la langue française. 

A consulter :  la fiche eduscol sur les chantiers de grammaire : 

https://eduscol.education.fr/document/41806/download

4 – Ce que cela implique pour la continuité de la formation des élèves, dès la classe de seconde :

– organiser des entraînements réguliers pour observer et manipuler la langue à partir de corpus de phrases d’auteurs et d’élèves ;

  favoriser une appropriation progressive des notions en donnant la possibilité de s’appuyer sur les leçons ou un memento lors des entraînements ;

  les habituer à prendre la parole à l’oral pour justifier une analyse en mobilisant différentes manipulations (supprimer, remplacer, déplacer, ajouter...) et en employant un métalangage grammatical précis ;

– expliciter les verbes de consigne possibles et déplier in fine les attentes de la question de grammaire à l’oral de l’EAF (identifiez, expliquez, transformez, commentez...).

5 - La question de grammaire à l’EAF : 

La question de grammaire à l’EAF a pour objectif d’évaluer la capacité des candidats à mener une analyse syntaxique. 

On attend donc des candidats :

  • qu’ils fassent preuve de réflexion sur le fonctionnement de la langue ;

  • qu’ils soient en capacité de justifier leur raisonnement par des manipulations (commutation, déplacement, suppression, adjonction, pronominalisation) ;

  • qu’ils mobilisent correctement la terminologie grammaticale.

Définition et objets d’étude : Depuis l’arrêté du 28 septembre 2020 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042407465), la question de grammaire peut porter indifféremment sur des objets d’étude travaillés dès la seconde ou des objets d’étude travaillés en première.

Cependant, la note de service du 23-7-2020 qui définit les EAF https://www.education.gouv.fr/bo/20/Special7/MENE2019312N.htm stipule : « La question porte uniquement sur le texte : elle vise l'analyse syntaxique d'une courte phrase ou d'une partie de phrase », ce qui restreint les possibles.

De plus, le document Eduscol présentant une version consolidée de la définition des épreuves à partir de la session 2024 (https://eduscol.education.fr/document/52932/download)  apporte une précision : « S’agissant de la question de grammaire, les notions rencontrées en classe de seconde, mais non approfondies en classe de première doivent être connues et mobilisables. Elles ne peuvent cependant pas constituer un ressort essentiel de la question posée au candidat. » Cela signifie que certaines connaissances approfondies en seconde peuvent être mentionnées par le candidat, mais elles ne doivent pas être le cœur de la question.

Les objets d’étude sur lesquels peut porter l’analyse syntaxique sont donc :

  • « Les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels » 

  • « L’interrogation : syntaxe, sémantique et pragmatique »  : ATTENTION seule la syntaxe de l’interrogation pourra faire l’objet d’une question de grammaire à l’épreuve

  • « L’expression de la négation » : ATTENTION seul le fonctionnement syntaxique de la négation pourra faire l’objet d’une question de grammaire à l’épreuve

Les objets d’étude mobilisables car étudiés dès la classe de seconde mais ne pouvant pas constituer un ressort essentiel de la question posée au candidat sont :

  • « Les relations au sein de la phrase complexe » : objet d’étude mobilisable en lien avec l’étude de la subordination 

  •  « La syntaxe des propositions subordonnées relatives » 

  •  « Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles, modales ; concordance des temps » : objet d’étude mobilisable en lien avec l’étude de la subordination 

Consulter la fiche Eduscol « La question de grammaire de l’EAF : précisions sur sa définition » https://eduscol.education.fr/document/40098/download

 Proposition d’un tableau descriptif pour l’évaluation de la question de grammaire à l’EAF : 

Aptitude à réfléchir sur la langue

 

Le candidat n’est pas capable d’expliquer sa démarcher ni de mobiliser les gestes de manipulation  (commutation, déplacement, suppression, adjonction, pronominalisation)

Le candidat connaît les gestes de manipulation mais les utilise parfois de façon maladroite ou inappropriée pour justifier son analyse.

La réponse donnée montre la capacité du candidat à réfléchir sur sa langue en utilisant les manipulations.

Aptitude à mobiliser le lexique grammatical

Le candidat n’a aucune connaissance du lexique grammatical ou le lexique mobilisé est incorrect / inapproprié

Le candidat convoque quelques éléments du lexique grammatical ; les éléments sont parfois imprécis

Le candidat mobilise un lexique grammatical pertinent

 

0 – 0,5

1 – 1.5

1.5 - 2

 

 

 


 


[1]       - programme de français de première des voies générales et technologiques - https://eduscol.education.fr/document/5795/download