Fabrice Chassot : Figures d’amants incivils : Mlle de Scudéry, Molière, Marivaux

Dans le cadre de la Journée universitaire des lettres 2023 à Toulouse, sur le thème « Faire société », Fabrice Chassot nous invite à explorer comment la littérature de l’âge classique éclaire les débats contemporains sur les relations entre les sexes.

L'un des effets profonds de #metoo est sans doute l'exigence d'une nouvelle ou d'une réelle civilité sexuelle. Cette réflexion est portée par des livres récents : Laure Murat, Une Révolution sexuelle ? Réflexions sur l'après-Weinstein, Manon Garcia, La Conversation des sexes et Irène Théry, Moi aussi : la nouvelle civilité sexuelle. Comme s'impose dans le débat contemporain cette interrogation sur la civilité sexuelle. Il vaut sans doute la peine de revenir sur les normes de civilité sexuelle construites par le passé. C'est dans ce contexte que Fabrice Chassot propose de revenir sur le passé afin d'interroger l'actualité de la littérature classique sur cette question. Les lectures littéraires, et notamment celles de l'Âge classique, permettent en effet d'enrichir les débats d'aujourd'hui sur les relations entre les sexes. S'il est une époque à élaborer des normes de civilité, c'est l'Âge classique, à travers des traités de civilité, étudiés notamment par Norbert Elias dans La Civilisation des mœurs. Cette entreprise de civilisation de l'amour est aussi passée par la littérature du 17e et du 18e siècles, en particulier à travers la figure de l'amant incivil, très présente dans le roman, la satire et le théâtre.

 

La conférence de Fabrice Chassot s'appuie en particulier sur Les Fâcheux et Le Misanthrope de Molière, Artamène ou le Grand Cyrus et Clélie de Mlle de Scudéry et La Vie de Marianne de Marivaux. Cette réflexion de l'Âge classique sur la tendresse ou, a contrario, la violence sexiste et sexuelle rencontre également le genre pictural de la fête galante et de la Carte du Tendre. A côté d'une réhabilitation de Célimène dans le Misanthrope de Molière, Fabrice Chassot propose une relecture moderne de Madeleine de Scudéry, bien éloignée des clichés de la Précieuse, véhiculés par Molière notamment, et relève des échos entre son œuvre et le féminisme moderne. 

 

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