Le plan de travail
La gestion de l’hétérogénéité, selon les degrés de compétences des apprenants, nous contraint à rechercher des dispositifs adéquats pour faire progresser nos élèves. Elle passe par une individualisation des parcours d’apprentissages. Nous nous intéresserons au plan de travail, un dispositif ou une méthode personnalisée introduite en France dans les années 30 par Freinet.
Les didacticiens y voient une plus-value en matière de différenciation pédagogique, et leurs définitions convergent : le plan de travail est un outil de différenciation pédagogique. Selon Sylvain Connac : « Les élèves ont entre les mains une fiche qui propose une série d’activités. Ce document peut prendre diverses formes (carte mentale, tableau…). Les élèves opèrent des choix dans les activités proposées. Il est intéressant que ceux-ci soient faits en fonction de leurs résultats personnels et des compétences ou savoirs à consolider. C’est par leurs choix raisonnés et basés sur la lecture de leurs évaluations que les élèves différencient eux-mêmes leur parcours. Chacun travaille alors les activités liées à ses propres besoins d’apprentissage.
Une séance en plan de travail permet aux élèves de travailler de manière individuelle, mais aussi de se retrouver autour de besoins communs. Ils échangent alors sur leur façon de résoudre telle ou telle situation ou encore de mémoriser telle ou telle notion. Les richesses de l’hétérogénéité sont alors bien plus efficaces que les ressources d’un seul professeur. »
Expérimentation en classe de langues vivantes
En langue, le plan de travail peut prendre des formes diverses : format papier ou numérique.
Sa typologie peut comporter des projets différenciés, définir les objectifs à atteindre, proposer des fiches ressources (lexique, conjugaisons), des activités à réaliser en réception et en production, des grilles d’auto positionnement et de positionnement.
Le plan de travail se construit d’abord par un temps collectif (rebrassage, rituels, présentation des nouvelles notions) puis par un temps en autonomie, en collaboration ou en coopération. En réception, pour la même activité et selon le guidage, les élèves ont le choix entre différents parcours qui se déclinent en deux niveaux ou plus (A1/A2/B1).
Les objectifs pour l’apprenant sont de:
-travailler à son rythme
-reprendre des entraînements non réussis
-choisir une activité selon la difficulté, la compétence visée, l’intérêt pour la problématique proposée
-faire évoluer son apprentissage à partir de ce que l’on connaît vers ce que l’on peut développer
-choisir de travailler en autonomie, collaboration ou coopération
Les objectifs pour l’enseignant sont de:
-gérer l’hétérogénéité en proposant un parcours personnalisé
-suivre les travaux et indiquer leurs degrés de réussite
-responsabiliser les apprenants en les rendant autonomes
-adopter une posture d’observateur
-varier son approche pédagogique.
Le projet en interdisciplinarité (deux établissements)
Notre expérimentation s’inscrit dans le cadre d’un projet en interdisciplinarité entre collègues de lettres-espagnol et de lettres-anglais, autour des « diktats de la beauté ». Les élèves de première Baccalauréat Professionnel auront à prendre position et à argumenter à ce sujet dans le cadre de l’évaluation finale (campagne de sensibilisation). Pour cela, tout au long de la séquence, ils pourront travailler sur diverses activités en réception (CO et CE au choix) et en production. Ils suivront un plan de travail qui leur donnera quelques indications selon le degré de difficultés et d’accès au sens des documents supports. Il incombera à chaque élève de faire des choix sur les contenus qu’ils souhaitent approfondir, en connaissance de cause, afin d’avoir un maximum d’arguments pour réussir son projet final. La mise en place d’une collaboration entre pairs est envisagée sur la tâche intermédiaire avec la création d’un support (BD). Cette étape nécessitera des temps de concertation et de coopération.
La responsabilisation des apprenants leur permettra sans aucun doute de développer de nouvelles compétences, plus transversales, mais tout autant formatrices.
Vous trouverez ci-dessous les documents supports des enseignantes, le degré de difficultés est représenté par des symboles :
-la fiche plan de travail des élèves pour l’espagnol :
-la grille de positionnement pour l’avancée des tâches :
-la fiche plan de travail des élèves pour l’anglais :
-la feuille de route de la séquence pour l’anglais :
Nous remercions Mme Marlène Histace, professeure de lettres-espagnol au Lycée Professionnel Myriam de Toulouse et Mme Sophie Brunel, professeure de lettres-anglais au Lycée Professionnel Hélène Boucher de Toulouse pour leur contribution.
En prolongement, nous vous conseillons la lecture des travaux d’Audrey Chapelain :