L'EMI constitue en elle-même un domaine à part entière du parcours citoyen mais par ses multiples champs d’action et sa transversalité, elle peut aussi être mise en œuvre dans les autres domaines en particulier l’égalité et la lutte contre les discriminations et le harcèlement (représentations médiatiques, cyberharcèlement), jeunesse et engagement (médias scolaire, droits, devoirs et responsabilité de publication), EMC (construction de l’esprit critique, société de l’information, pratiques numériques).
Un des trois champs scolaires de l’ÉMI est consacré aux apprentissages civiques et l’éducation à la citoyenneté. Elle participe dans le cadre de cette éducation à la citoyenneté à la transmission d’une culture des médias et de la liberté d’expression, à une conscience citoyenne et au développement de l’esprit critique, à une culture de l'engagement des élèves.
Ainsi, en septembre 2016, l’ÉMI fait son entrée dans les programmes du cycle 4 et en 2018, le dossier « Le numérique au service de l’école de la confiance » précise que « les programmes et les cursus d’enseignement voient la part de l’Éducation aux médias et à l’information renforcée, permettant par exemple d’appréhender la question du rôle des réseaux sociaux en matière d’information. »
Prise en charge essentiellement par les professeurs documentalistes mais pensée comme transversale, l’éducation aux médias et à l'information doit permettre aux élèves d'exercer leur citoyenneté dans une société de l'information et de la communication, former des "cybercitoyens" actifs, éclairés et responsables.
L’éducation aux médias et à l’information prépare donc à l’exercice de la citoyenneté en démocratie. Elle doit répondre aux nouveaux besoins liés à la multiplication des usages de supports et réseaux numériques par les élèves où ils sont autant des cibles et des « consommateurs » que des producteurs. Elle comporte en particulier « une éducation aux droits et devoirs associés à ces pratiques culturelles et sociales »[1].
Ces orientations permettent la participation et l’engagement des élèves dans un parcours citoyen. Elles impliquent non seulement l’acquisition de connaissances mais aussi la mise en place de méthodes actives, leur permettant de rechercher, de produire eux-mêmes et de publier avec les outils numériques et de garder un esprit critique face aux informations en se forgeant une opinion.
Dans cette perspective, l’éducation aux médias et à l’information s’inscrit dans le Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture, en particulier dans le domaine 3 : La formation de la personne et du citoyen autour :
- des compétences telles écouter, débattre, savoir argumenter, décrypter et produire images et informations;
- de connaissances liées aux libertés fondamentales comme la liberté d’expression et la liberté de la presse, mais également aux droits associés respect de la propriété intellectuelle (droit d’auteur) et du droit à l’image.
Elle est aujourd’hui mise en œuvre dans toutes les disciplines sur l’ensemble des cycles 2, 3 et 4 de l’école au collège, et en classes de lycée et accompagne la constitution du parcours citoyen.
« L’école doit donner aux élèves les instruments de leur autonomie et de leur responsabilité, en leur enseignant la distance intellectuelle, en développant leur esprit critique, en leur apprenant les règles d’un bon usage des moyens d’information et de communication, en leur transmettant les valeurs, les concepts et les outils propres à garantir leur propre protection en même temps que le respect d’autrui. Il s’agit avant tout de leur faire prendre conscience que les conditions de production de l’information, le support ou le canal de diffusion ne sont pas neutres : qu’ils conditionnent la forme des messages, induisent une série de choix et donc surdéterminent leur contenu."
Catherine Becchetti-Bizot, Alain Brunet (rapp.). L’éducation aux médias, enjeux, état des lieux, perspectives. Rapport IGEN et IGAENR, août 2007, p. 18-19