Apports de la théorie de la charge cognitive à la différenciation pédagogique | CNAM CNESCO | André Tricot

La théorie de la charge cognitive est fondée sur le fait que pour apprendre des connaissances scolaires, les élèves doivent fournir des efforts cognitifs importants (Sweller, 2015, 2016 ; Sweller, Ayres & Kalyuga, 2011 ; voir en Français Chanquoy, Tricot & Sweller, 2007) à la différence d’autres apprentissages qui ne présentent pas cette exigence, i.e. les apprentissages adaptatifs et implicites de connaissances « primaires » comme la langue maternelle orale ou la reconnaissance de visages (Geary, 2008). 

Pour apprendre à l’école, les élèves réalisent des tâches sur des supports (c’est le moyen d’apprendre) pour élaborer des connaissances (c’est le but d’apprentissage). Au contraire, avec les apprentissages adaptatifs, on fait ce que l’on apprend et on apprend ce que l’on fait : le moyen et le but sont identiques. On peut donc analyser l’exigence cognitive de chaque situation d’apprentissage scolaire comme relevant de trois sources (Sweller, Van Merrienboer & Paas, 1998) :

  • La charge intrinsèque, liée aux informations à traiter pour réaliser la tâche ;
  • La charge extrinsèque, liée aux informations inutiles pourtant présentes sur les supports ;
  • La charge essentielle, liée à l’apprentissage lui-même, c’est-à-dire à la transformation de connaissances.

170313_16_Tricot_def.pdf