Créer des podcasts pour lire, dire, comprendre, s’exprimer

RDV ad hoc du 5 juin 2025 : “Créer des podcasts pour lire, dire, comprendre, s’exprimer”

Comment faire de la lecture une pratique dynamique enrichie par une dimension à la fois sonore et vocale ?
Présentation et retour d’expérience sur un projet de création de podcasts radiophoniques par les élèves.

 

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rdv ad hoc

 

 

Participants :

  • M. Gaine, IA IPR EVS

  • Christelle Zucchetto (Conseillère musique à la DAAC de Toulouse)

  • Christophe Pham Ba (Conseiller littérature et cinéma à la DAAC)

  • Tatiana Collinet (Professeure documentaliste au Collège d’Ayguevives)

 

 

 

Ce projet pédagogique vise à améliorer les compétences orales, la lecture expressive et la compréhension des textes des élèves grâce à la création de podcasts radiophoniques. Il s’inscrit dans le cadre du plan lecture académique et utilise la web radio comme outil de médiation.

Il vise à développer les compétences fondamentales des élèves grâce à la lecture à voix haute en termes d’EAC, de manière à ouvrir la lecture à d’autres univers. Ce dispositif utilise la web radio parce que c’est un outil de médiation idéal qui transforme la clé de lire en une expérience. C’est donc un projet de lecture qui veut donner à la voix une place centrale dans l’appropriation des textes et dans la construction du sens et donne une place importante à la construction de l’esprit critique.

Mise en œuvre du projet 

Facilement mobilisable dans les établissements équipés d’une web radio, ce projet est souple et adaptable. Il inclut la sélection de textes par les professeurs documentalistes et les élèves, l’enregistrement et la diffusion des podcasts sur les plateformes Wat et Arte, ainsi que des ateliers techniques (avec l’association Média Commun et d’autres radios) pour accompagner la lecture et la création de jingles et d’habillage sonore (Audacity). Audacity est un outil essentiel pour supprimer les bruits parasites, les bruits de souffle, etc. Pour enrichir ce projet, l’intervention de professionnels du milieu culturel (du milieu de la radio ou du théâtre par exemple) est un atout.

Bénéfices du projet

Renforcement des compétences orales et de la lecture expressive, travail sur la voix comme vecteur d’émotion, travail collaboratif stimulant, valorisation numérique des travaux d’élèves et amélioration de leur motivation. 

Retour d’expérience du Lycée de Saint-Sernin

Cette expérience a fait émerger de nombreux points positifs : fédérer l’ensemble des acteurs, de la communauté éducative avec l’implication des collègues de différentes disciplines (langues, arts plastiques, SES), affirmer le rôle clé du professeur documentaliste dans l’accompagnement des équipes, mesurer l’impact positif sur les élèves (adhésion forte, progrès rapides, aisance et fluidité dans la lecture), renouveler le rapport aux textes du patrimoine littéraire. Sur ce dernier point le rapport entretenu avec ces textes a été modifié, puisque « le fait de les mettre en voix a permis déjà d’en saisir davantage la lecture, sans autre artifice d’une explication de texte qui pourrait être redondante, qui pourrait peut-être aussi pour certains faire perdre le plaisir du texte, le plaisir de lire et la joie de se confronter aussi aux fictions et aux concepts qui sont présents dans ces textes… et ainsi de trouver un nouveau dynamisme et donner un nouveau souffle à la lecture »
Dans l’exemple de la lecture d’un texte de Bourdieu par une lycéenne : c’est une « lecture posée, et c’est vraiment une façon de montrer comment la voix, les silences, le montage sonore peuvent construire une narration sensible qui résonne comme une expérience personnelle. » « La voix en tant que vecteur d’émotion, l’intonation, les rythmes, les silences, transforme véritablement la lecture en une expérience sensorielle et c’est vraiment ce qu’on a cherché à faire »
La deuxième partie du travail à réaliser avec les élèves est le montage sonore. C’est-à-dire une construction narrative qui s’appuie sur un découpage comme on le fait avec les projets cinéma, de manière aussi à créer une atmosphère cohérente et capter l’attention de l’auditeur.

Retour d’expérience du Collège d’Ayguesvives « Dire lire la littérature avec la web radio »

Le projet a été mené en deux temps par la professeur documentaliste, Tatiana Collinet : une première phase d’entraînement à la lecture à voix haute et de prise en main du matériel avec le conte Barbe Bleue, et une seconde phase de création de 10 podcasts radiophoniques sur la nouvelle “L’horrible rêve d’Ariette” d’Anthony Horowitz (texte à suspense d’où l’intérêt du découpage en épisodes). 

Pour la lecture de cette nouvelle, l’objectif était de créer l’envie chez les autres élèves et les adultes, d’écouter la suite de l’histoire. Dans un premier temps, le professeur de français a découpé le texte avec les élèves, donné un titre à chaque épisode (ce qui permet de vérifier la compréhension du sens du texte par les élèves). Ensuite chaque élève a choisi un acteur du texte, soit le narrateur, soit les personnages, de manière à qu’ils aient chacun à un moment donné un passage à lire dans ces dix épisodes.
Les épisodes ont été postés sur l’ENT et illustrés ( travail sur le lien texte/image) : https://jean-paul-laurens.ecollege.haute-garonne.fr/cdi/le-dire-lire-des-6eme2/

Pour les élèves qui avaient des difficultés de compréhension, la mise en son a été un atout majeur pour la compréhension du texte. De même les élèves qui enregistraient avaient souvent des propositions qui montraient que la mise en voix améliore la compréhension de la lecture : « Ah, là on pourrait mettre tel son parce qu’on a telle ambiance, tel sentiment ».

Le collège a décidé d’intégrer dans le cadre des devoirs faits 10 minutes de lecture obligatoire (Silence on lit), et il a été proposé aux collègues de faire écouter les épisodes du podcast radiophonique pour les très faibles lecteurs. 

La notion de ponctuation de la langue française est très proche de la musicalité. Christelle Zuccheto, en éducation musicale a donc participé en proposant aux élèves une série de jeux, d’exercices pour pouvoir travailler la prononciation, l’élocution, la fluidité. Elle a ensuite travaillé sur la mise en son, le travail sur la recherche des sons libres de droits et sur les émotions à travers les sons.

Les difficultés rencontrées sont liées à l’organisation, aux temps et au montage ; les points positifs sont l’adhésion des élèves, la fierté du travail accompli, la bienveillance et solidarité entre élèves,  l’intérêt suscité auprès des autres élèves et des adultes par la diffuson sur l’ENT. Les perspectives pour l’année prochaine sont de prévoir ce travail en AP, d’illustrer les épisodes par l’image avec l’utilisation de l’intelligence artificielle générative.

Conclusion

Le projet “Lire dire” a été globalement un succès, permettant aux élèves de développer leurs compétences en lecture et expression orale tout en s’appropriant les textes de manière créative et collaborative. Les perspectives pour l’année prochaine sont prometteuses, avec l’objectif d’enrichir le dispositif et de l’étendre à un plus grand nombre d’établissements. 

Questions/Réponses 
  1. Les droits d’auteur : faire signer une autorisation de droit à la voix.

  2. Le Pass Culture : incertitudes pour l’année prochaine, possibilité de travailler avec des partenaires locaux.

  3. L’emprunt de matériel : possibilité de prêt via la DRANE et les édulabs.

  4. Stage PRAF de niveau 2 prévu à la rentrée.

  5. L’impact sur les emprunts au CDI : difficile à quantifier, mais intérêt suscité pour l’écoute. 

Perspectives du projet pour la rentrée 2025-2026
  • Réfléchir en amont aux modalités de mise en œuvre du projet dans chaque établissement.

  • Lancement de la campagne académique d’appel à projet par la DAAC en septembre.

  • Organisation d’un stage de niveau 2 à la rentrée prochaine (sous réserve d’accord de l’EAFC).

  • Suivre les annonces concernant le Pass Culture pour les partenariats.

  • Créer des liens avec les opérations “Cet été, je lis” et la “Nuits de la lecture”

Ressources et tutoriel :