Les réseaux sociaux numériques en EPLE
Les académies et les EPLE sont encouragées à être présentes sur les réseaux – à condition d’avoir les ressources pour produire régulièrement du contenu adapté. L’objectif est d’être au plus près des pratiques d’information de la communauté scolaire en utilisant les mêmes canaux de communication. Les établissements peuvent partager des informations pratiques, valoriser les projets et les actions, soutenir les partenariats,etc.
Au préalable, il est important de définir son public cibles, sa ligne éditoriale et de prendre en compte les règles liées à chaque plateforme.
En accord avec le chef d'établissement, il est également conseillé de rédiger et faire valider une charte d'utilisation par le conseil d'administration, elle peut être co-construite avec les élèves, le CVC ou les enseignants de l'établissement.
Voici quelques éléments de réflexion et d'aide à la mise en œuvre :
Cadre
1. Communication des établissements scolaires sur les réseaux sociaux : un usage possible
- Oui, un EPLE peut utiliser les réseaux sociaux (Twitter/X, Facebook, Instagram, LinkedIn, YouTube, TikTok dans certains cas), informer le rectorat ou la DRANE.
- L’objectif est d’informer et valoriser : événements de l’établissement, réussites des élèves, projets pédagogiques, ouverture culturelle, partenariats…
- C’est bien une communication institutionnelle (au même titre que le site de l’établissement) et non un outil de communication privée ou interne.
- Adopter de bons réflexes : en cas de doute se rapprocher du responsable de la communication du rectorat (com@ac-toulouse.fr) ou de la DRANE.
2. Un cadre réglementaire précis
- Charte de la laïcité et charte d’usage des réseaux sociaux du MENJ.
- RGPD (protection des données personnelles des élèves et des personnels).
- Circulaires académiques s'il y en a : chaque académie peut publier ses propres recommandations rien de fixé dans l’académie de Toulouse.
Cela implique de :
- Ne jamais publier de photos ou vidéos d’élèves identifiables sans autorisation écrite (droit à l’image).
- Ne pas communiquer d’informations nominatives ou sensibles.
- Respecter le droit d’auteur (images, musiques, logos, textes).
- Maintenir une communication neutre et non promotionnelle au sens commercial (on ne “fait pas de publicité pour un établissement”, on valorise l’action éducative).
3. Quels réseaux a-t-on le droit d’utiliser ?
Il n’existe pas une “liste nationale” fermée, mais des usages recommandés :
- X/Twitter → communication institutionnelle, actualités rapides, relais des informations académiques. C’est la plateforme utilisée par le MEN.
- Facebook → utilisé par beaucoup d’établissements pour les familles, les associations de parents.
- Instagram → assez répandu pour valoriser les projets (photos/vidéos), très utilisé par les élèves et certains parents.
- LinkedIn → plutôt pour les lycées pro/techno et partenariats.
- YouTube / Peertube académique → pour diffuser les vidéos de projets.
- TikTok → pour les formats vidéo courts certaines académies commencent à l’exploiter de façon expérimentale.
Pour information, le ministère « recommande » :
◦ Communication institutionnelle : X et Bluesky.
◦Vers les jeunes : Instagram, TikTok et YouTube.
◦ Pour les parents : Facebook, Instagram et YouTube.
◦ Pour les personnels éducatifs : LinkedIn.
4. Bonnes pratiques
- Créer des comptes officiels (avec une adresse académique générique, pas personnelle).
- Identifier clairement qu’il s’agit d’un compte institutionnel (mention “collège …, académie de…”).
- Modérer les commentaires (pas d’espace de débat non contrôlé).
- Garder précieusement les mots de passe et autres informations nécessaires à la connexion sur vos réseaux sociaux. Utilisez une adresse mail fonctionnelle. En cas de départ, pensez à fournir ces informations aux personnes travaillant avec vous.
Mise en œuvre
1. Objectifs clairs et moyens mis à disposition
- Quelle(s) audience(s) ciblée(s) ?
- Quel(s) sujet(s) de communication ?
- Quelles temporalité et rythmiques de communication ?
- Quelle pérennité ?
- Quel rythme de publication ?
- Quels types de posts et de contenus ?
2. Ligne éditoriale
- Quel sera le ton ? Pour susciter l’intérêt, adoptez le point de vue de votre audience. Conseil : commencez vos publications par une accroche forte, un angle clair. Rappelez-vous que sur LinkedIn ou Instagram, seuls les premiers mots sont visibles : il faut donner envie d’en lire plus dès la première ligne.
Exemple : Un déplacement de recteur, en soi, n’est pas un sujet : c’est une illustration.
Quel est le rôle du recteur d’académie ? Les apprentis journalistes de la radio du collège YYYY ont posé la question à XXXXX, recteur de l’académie PPPP. Des échanges passionnants sur…"
"DÉPLACEMENT DU RECTEUR – XXXXX a rencontré les élèves du collège XXXX et s’est prêté au jeu des questions..." - Quels seront les formats de communication utilisés (vidéo, photo, stop motion, son, texte, etc.) en fonction de vos moyens et des attendus des algorithmes ?
- Créer régulièrement des contenus variés (textes, images, vidéos) et adapter les messages aux codes spécifiques de chaque plateforme.
3. Pilotage
- Cela nécessite une veille quotidienne proactive sur les interactions, mentions et contenus pour identifier des sujets à traiter ou des comportements à modérer. Il est essentiel de répondre aux messages directs et mentions quand cela s’impose
- L’animation doit être organisée autour d’un planning éditorial réfléchi, avec des publications adaptées aux temps forts et à l’écosystème public, favorisant la coopération avec d’autres comptes institutionnels.
- Créer un agenda partagé pour visualiser l’ensemble des publications sur chaque période scolaire. Cela permet de maîtriser le rythme de publication et de le rendre régulier, de décaler certaines publications non urgentes pour enrichir les périodes plus creuses.
- Analyser régulièrement les performances (hebdomadaire et mensuelle) afin d’ajuster la stratégie. Les données d’audience vous aident à repérer les contenus les plus impactants ; comprendre les dynamiques d’engagement ; suivre l’évolution de votre communauté ; adapter votre stratégie éditoriale en conséquence. Penser à utiliser des outils de programmation des posts (soit interne au réseau social soit externe –Swello, IFTTT)
- Attestations de droit à l’image : il est impératif de faire signer des autorisations de droit à l’image à toutes les personnes présentes de face sur vos photos ou vos vidéos. Vous ne devez pas vous reposer sur des accords oraux. Autre possibilité, ne pas montrer les visages des personnes.
Répondre en cas de crise
Des contenus violents ou illégaux peuvent émerger rapidement et amplifier une crise – préexistante ou non. Il est donc essentiel de réagir avec méthode, sans précipitation, en suivant une procédure claire.
Premiers réflexes à adopter :
• Évaluer la nature et la viralité du contenu : vérifier la fiabilité des informations, analyser leur diffusion (nombre de partages, influence des comptes).
• Conserver les preuves : effectuer des captures d’écran et enregistrer les URL pour garantir la traçabilité des contenus.
• Ne pas relayer de contenus non vérifiés, même dans un but de dénonciation.
Pour les contenus violents, dangereux ou illégaux (violence, mise en danger des personnes, menaces, apologie du terrorisme, injures, diffamation, incitation à la haine, atteintes aux mineurs) :
• Signalez-les sur internet-signalement.gouv.fr (Pharos), pour permettre leur prise en charge judiciaire (uniquement pour les injures et diffamations à caractère xénophobe ou discriminatoire.)
• Signalez-les directement sur les plateformes (depuis le compte académique et, si possible, depuis d’autres comptes professionnels).
• Avertir la police ou la gendarmerie.
• Rédiger un fait établissement.
Focus sur Instagram et Facebook
- Fréquence de publication optimale : 1 à 2 fois par jour. Le réseau récompense la constance et la fraîcheur du contenu.
- Formats de contenu à privilégier : Facebook met en avant les contenus générant des interactions significatives. Privilégiez les posts qui suscitent des commentaires (par exemple, en posant des questions ouvertes) et les formats natifs (stories, reels Facebook, sondages ou événements).
- Meilleurs horaires de publication : entre 8h et 12h du lundi au vendredi. Évitez le dimanche, qui est identifié comme le jour le plus creux pour la portée organique.
- Mots-clés, hashtags et descriptions : contrairement à Instagram, les hashtags ne sont pas prédominants sur Facebook. Vous pouvez néanmoins en utiliser un ou deux pour aider à la découverte de vos posts. Attention tout de même, l’algorithme favorise le contenu informatif et sincère plutôt que la multiplication de mots-clés ou les accroches trompeuses.
Pensez au référencement de votre post sur la plateforme : un texte de publication incluant des mots-clés descriptifs (sujet, lieu, événement) peut améliorer la portée via la recherche Facebook. - Erreurs et pratiques à éviter : évitez les techniques les incitations artificielles du type « taguez un ami » ou « likez si vous aimez »), Facebook a explicitement indiqué pénaliser ces pratiques dans le fil.
Cela parait évident mais rappel : ne publiez pas uniquement des liens externes bruts : les posts contenant juste un lien (vers un article, produit…) sans texte ni média obtiennent moins d’engagement et l’algorithme les diffuse peu.
Instagram
- Fréquence de publication optimale : quotidiennement, idéalement 2 à 3 fois par jour. Cela peut inclure différents formats : une photo le matin, un Reels l’après-midi, par exemple. À défaut d’atteindre ce volume, essayez au minimum de poster plusieurs fois par semaine de façon régulière. En complément du fil, soyez actif en story tous les jours - même si c’est juste pour repartager un post ou faire un mini-sondage.
- Formats de contenu à privilégier : investissez du temps dans les Reels (moins de 90 secondes si possible, afin de maximiser le taux de complétion).
À côté de cela, les posts carrousel (plusieurs images/vidéos que l’on fait défiler) fonctionnent très bien pour engager l’utilisateur – ils génèrent souvent plus de temps de visionnage et d’interactions (ce qui booste votre référencement.
Utiliser les stories quotidiennement : même si elles n’impactent pas directement le fil, elles maintiennent l’engagement de votre audience et un utilisateur qui interagit souvent avec vos stories verra aussi plus vos posts. - Meilleurs horaires de publication : entre 10h et 15h du lundi au jeudi apporte généralement une bonne visibilité. Les analyses montrent un fort engagement autour de 11h-12h en semaine. Evitez les publications le dimanche. Il est très important de poster les mêmes jours aux mêmes heures – l’algorithme favorise la constance et peut diminuer la visibilité d’un compte qui poste de façon irrégulière
- Mots-clés, hashtags et descriptions : les hashtags restent un levier important sur Instagram pour élargir la portée. L’algorithme peut afficher votre post à des non-abonnés s’il comporte un hashtag qu’ils suivent ou qui est très tendance avec beaucoup d’engagement. Il est donc conseillé d’utiliser des hashtags pertinents – idéalement 5 à 8 hashtags ciblés par post. Analysez ceux qui vous apportent réellement des impressions – regarder avant de poster ceux qui sont vraiment utilisés.
Par ailleurs, Instagram a amélioré la recherche par mots-clés : désormais, le texte de votre légende peut permettre à votre post d’apparaître dans des résultats de recherche, même sans hashtag spécifique. Donc rédigez des descriptions riches en mots-clés contextuels. - Erreurs et pratiques à éviter : méfiez-vous des concours trop systématiques pour gagner des followers – l’algorithme a tendance à ne pas mettre en avant ces posts purement incitatifs. Ensuite, ne pas abuser des légendes bourrées de hashtags non pertinents ou de tags de personnes non concernées juste pour la portée – cela peut être considéré comme du spam.
Ne jamais répondre aux commentaires est mal vu par l’algorithme. Instagram valorise la communauté, donc si vos abonnés laissent des questions auxquelles vous pouvez répondre faites-le.
Enfin, attention à la qualité visuelle : Instagram est un média très esthétique.
Des visuels flous, des visuels mal cadrés ou peu travaillés risquent de moins performer.
Autres facteurs spécifiques à Instagram : l’engagement rapide après publication est crucial sur Instagram. Plus vous avez de commentaires/likes dans la première heure, plus Instagram continuera à montrer le post largement.
Vous pouvez inclure une question incitative en fin de légende afin de lancer la conversation.
Par ailleurs, utilisez les outils tendances : par exemple, les stickers interactifs en
Story. - Penser à exploiter la collaboration : travailler avec une autre page (collège voisin, mairie, DSDEN) vous donne accès à son audience en plus de la vôtre, décuplant potentiellement les vues.